La FTQ demande à Arbec de payer les travailleurs

Par Mathieu Morasse 11:16 AM - 20 mars 2019
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Travailleurs de la FTQ et entrepreneurs manifestent devant les installations d’Arbec à Port-Cartier.

La FTQ Construction a manifesté mercredi matin devant les installations d’Arbec à Port-Cartier pour exiger le paiement de 500 000 $ en salaires impayés aux travailleurs de l’usine de biocarburants.

Des travailleurs et des entrepreneurs ayant œuvré à la construction de l’usine de Bioénergie AE Côte-Nord (AECN) ont manifesté ensemble afin de dénoncer cette situation qui les affecte tous.

En août 2018, le tribunal d’arbitrage de la Commission de la construction du Québec (CCQ) a donné raison aux syndicats et a qualifié le chantier d’«industriel lourd».

Cela signifie entre autres que les travailleurs doivent être rémunérés environ 3 $/h de plus que sur un chantier «industriel léger».

«Pour toutes les entreprises, on [parlerait de] 500 000 $ de différence de salaires impayés», chiffre Guillaume Tessier, représentant régional au local 92326 de la FTQ.

Promesse

Selon le représentant syndical Bernard «Rambo» Gauthier, Arbec et AECN doivent payer immédiatement les sommes dues, peu importe le litige devant des tribunaux relativement à l’ensemble de la construction de l’usine.

Il affirme qu’Arbec a convaincu les entrepreneurs de soumissionner sur la foi d’un chantier industriel léger en leur promettant de payer la différence en cas de revers devant le tribunal d’arbitrage.

«Mais là, ils ne payent pas. On a eu raison, alors donnez-nous ce qui nous revient», fustige-t-il.

Position précaire

Bernard Gauthier souligne également que les entrepreneurs doivent rémunérer leurs employés, sous peine de conséquences de la part de la CCQ, et ce, même s’ils n’ont pas été payés pour la différence de salaire.

«Ça n’a pas d’allure. Arbec et AECN savent qu’ils vont avoir à payer, mais ça brette. Il y en a qui ont déjà payé leurs travailleurs. Ils étirent et ça risque d’être néfaste pour nos entreprises», s’indigne-t-il.

«Si nos entrepreneurs ne sont pas payés, ça les met dans des positions précaires. On le voit dernièrement, il y a beaucoup d’entreprises à Sept-Îles qui ont été rachetées par des entreprises de l’extérieur», déclare-t-il.

«Ces entreprises-là, quand on n’a pas d’ouvrage, elles nous font vivre. On va les protéger», appuie-t-il.

Bioénergie AE Côte-Nord n’a pas souhaité commenter le dossier.

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