La FECQ discute financement des cégeps sur la Côte-Nord

Par Éditions Nordiques 9 octobre 2017
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La tournée de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) s’est arrêtée sur la Côte-Nord la semaine dernière. En compagnie de deux membres de l’exécutif, son président Jason St-Amour a pris le pouls des cégépiens de Baie-Comeau et de Sept-Îles afin de pouvoir compléter la liste des revendications politiques à faire en vue des élections provinciales de 2018.

Charlotte Paquet

«Avec tous les constats qu’on aura faits dans les cégeps, on va être à même de voir quels sont les problèmes et quelles sont les solutions à pousser pour les prochaines élections provinciales», explique M. St-Amour. Si les services aux étudiants et la qualité de l’enseignement préoccupent la FECQ à la suite des compressions des dernières années, la révision du mode de financement des cégeps l’interpelle particulièrement. Elle tient d’ailleurs des discussions à ce sujet avec la ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David, afin de modifier la formule actuelle qui date du début des années 90.

«Le cout pour donner une formation à des étudiants en région est beaucoup plus cher qu’un étudiant à Montréal, car ça prend les mêmes infrastructures, mais les classes sont moins remplies. Donc, le cout au prorata… nécessairement ça coute plus cher en région», précise le président. La modulation des paramètres de financement pour tenir compte de la réalité des cégeps en région éloignée fait partie de la solution, selon l’organisme.

La FECQ réclame un rehaussement du financement de 83,5 M$ par année à la grandeur du réseau. «Ça
semble beaucoup, mais dans les dernières années, ce que le milieu syndical ou les mouvements étudiants demandaient, c’était dans l’ordre de 200, 300 M$. Là, on a vraiment un chiffre plus conservateur avec
83,5 M$ et on pense que le gouvernement peut faire cet effort-là quand il fait des milliards de surplus. On pense que c’est un effort facile pour le gouvernement de réinjecter de l’argent en éducation», poursuit M. St-Amour.

La réalité à Baie-Comeau
Selon Marc-Antoine Fortin, président de l’Association générale des étudiants et étudiantes du cégep de
Baie-Comeau, les compressions des dernières années n’ont pas affecté nécessairement la qualité
de l’enseignement, ce qui n’est cependant pas le cas pour l’accessibilité aux services psychosociaux ou encore aux services d’orientation.

«Les services d’orientation et les services de psychologie ont des files d’attente qui sont super longues. On parle de mois pour avoir un rendez-vous de 50 minutes avec quelqu’un tout simplement pour se faire réorienter. Quand on considère qu’il y a quelque chose comme quatre étudiants sur 10 qui finissent par changer de programme, ce service d’orientation là peut être vu, selon moi, comme une économie par le gouvernement, car le plus que l’étudiant passe du temps au collégial, le plus compliqué c’est», souligne le jeune homme.

Côté clientèle, le président local insiste sur le fait que chaque étudiant est important au cégep de Baie-Comeau et pas uniquement pour l’apport financier, mais aussi pour le maintien des programmes techniques. Il affirme que sans étudiants internationaux, le programme de Technologie forestière devrait fermer, car il n’aurait pas le minimum d’inscriptions requis.

Fait à noter, la délégation de la FECQ a également profité de son passage au cégep de Baie-Comeau pour échanger avec des représentants de la direction ainsi qu’avec le responsable du recrutement étudiant et d’autres membres du personnel.

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