La CSN mise sur la concertation pour diversifier l’économie 

Par Éditions Nordiques 6 janvier 2016
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Guidés par le président du Conseil central Côte-Nord-CSN, Guillaume Tremblay, les manifestants ont envahi la salle du conseil municipal de la Ville de Port-Cartier.

Sébastien Lebreux et Guillaume Tremblay, respectivement vice-président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des services paratechniques, auxiliaires et de métiers de la santé et des services sociaux et président du Conseil central Côte-Nord de la CSN (à l’avant), sont entourés de Robert Bois, Ian Morel, Steve Heppel et Verna Jean, représentant des syndicats d’employés du réseau de la santé affiliés à la CSN.

Le Conseil central Côte-Nord de la CSN considère que le développement et la diversification économique passent par la concertation. Pour 2016, il souhaite la mise en place d’une nouvelle structure régionale pour permettre à nouveau aux forces vives du milieu de dessiner l’avenir ensemble, dans la foulée de la disparition de la Conférence régionale des élus (CRÉ).

Par Charlotte Paquet

À l’occasion de sa traditionnelle conférence de presse de janvier, pour dresser le bilan de la dernière année et les perspectives de l’année en cours, le président du Conseil, Guillaume Tremblay, a déploré le fait que la société civile ne soit plus associée à une instance de concertation régionale, peu importe sa forme. Il y a bien eu la création de la table des maires et des préfets de la Côte-Nord en 2015, mais, contrairement à l’époque de la CRÉ, le milieu syndical, le monde communautaire et bien d’autres secteurs névralgiques n’en font pas partie.

«On devrait être assis à une même table pour dresser le portrait de la situation et évaluer des pistes de solution. Ensuite, on va être capable d’interpeller le gouvernement là-dessus», a souligné M. Tremblay, qui parle de la nécessité de regarder autrement le développement économique. «La Côte-Nord, qui a toujours compté sur la présence de “grosses usines”  et une stabilité d’emploi grâce à nos richesses naturelles, doit se remettre en question», a-t-il ajouté.

Selon lui, la crise forestière de 2015, le faible prix du minerai de fer et le retrait du projet Ferro-Québec à Port-Cartier sont des exemples qui militent en faveur de la diversification économique, mais elle ne pourra se faire sans un coup de main de Québec.

M. Tremblay a d’ailleurs tenu a défendre les efforts du gouvernement provincial pour attirer des entreprises en région, notamment avec des tarifs d’électricité avantageux. À titre d’exemple, il refuse de lui jeter la pierre pour la décision de Ferro-Québec. En revanche, il lui demande aussi un peu de retenue dans le crédit qu’il s’alloue lorsqu’un promoteur s’installe chez nous.

Négociations à venir

L’année 2016 s’annonce féconde en matière de négociation de conventions collectives. En tête de liste, la CSN cible le conflit de travail en cours depuis la fin octobre à l’Hôtel La Caravelle, à Baie-Comeau. La vingtaine de salariés est toujours en attente d’une première convention collective. Un conciliateur est au dossier et le climat est bon, selon le président. Les trois quarts des clauses à incidence normative sont réglés. La prochaine rencontre de négociation se tiendra le 19 janvier.

D’autres milieux de travail se préparent aussi à renégocier leurs conditions de travail dans les prochains mois. Ce sera notamment le cas des travailleuses des Caisses populaires Desjardins de la Côte-Nord, des employés des transporteurs scolaires Autobus Boulay et d’Autobus Manic et des salariées des centres de la petite enfance (CPE).

M. Tremblay s’attend à ce que les négociations se tiennent avec en toile de fond les projets de fusion qui planent sur Desjardins et les compressions budgétaires imposées ces dernières années aux commissions scolaires et aux CPE.

Secteur public

De l’année qui vient de se terminer, le Conseil central Côte-Nord de la CSN retient principalement trois choses : la lutte à l’austérité, le négociation du secteur public et la fin du gouvernement conservateur à Ottawa.

Le combat contre l’austérité se poursuivra, a souligné le président. Du côté du secteur public, les différents syndicats locaux devront maintenant voter sur les offres gouvernementales ayant fait l’objet d’une entente de principe en décembre. Selon M. Tremblay, ces offres sont loin de faire l’unanimité. «Si des syndicats refusent cette entente, on va les appuyer», a-t-il affirmé, tout en soulignant que les ententes de principe signifient la fin du Front commun et qu’en cas de rejet, la possibilité d’un décret imposé par Québec n’est pas exclue.

Du nouveau gouvernement libéral de Justin Trudeau à Ottawa, la CSN s’attend à ce qu’il annule la réforme sur l’assurance-emploi, tel qu’il s’y est engagé en campagne électorale.

 

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