La Côte-Nord à Montréal en Lumière : gagner des touristes par l’estomac

Par Jean-Christophe Beaulieu 20 février 2018
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Jean-Sébastien Sicard de Chez Mathilde, à Tadoussac, sera jumelé au restaurant La Chasse-Galerie, où il mettra en valeur les pétoncles de Sept-Îles, les bourgots et une variété de champignons de la forêt boréale.

Trois chefs de la région présenteront les attraits gourmands de la Côte-Nord au festival Montréal en Lumière, dès le 22 février.

Montréal en Lumière commence sous peu. Pendant plus de 10 jours, les arts de la scène, la gastronomie et de nombreuses activités familiales attireront près d’un million de visiteurs dans la métropole. Mais Montréal en Lumière, c’est surtout l’un des plus gros festivals gourmands au Québec. Cette année, c’est la Côte-Nord qui en est la région coup de cœur, tandis que des villes ou pays y sont honorés chaque année. En 2017 par exemple, c’était Lyon, en France. Jean-Pierre Curtat, chef exécutif du Casino de Montréal, est aussi porte-parole du volet gastronomique du festival. Il croit que les chefs invités, en faisant découvrir des mets et produits nord-côtiers, bénéficieront d’une belle visibilité.

«Je considère que c’est la plus belle plateforme pour la restauration au Québec. Ça va leur permettre de se faire connaître hors de leur région», souligne-t-il.

Mario Leblanc, directeur de Tourisme Côte-Nord, constate déjà la visibilité offerte, alors que Montréal en Lumière n’est même pas encore commencé.

«Ça se parle déjà pas mal dans les médias montréalais, c’est super. Le but de notre présence, c’est de faire parler de la Côte-Nord, de travailler sur la notoriété touristique de la région. Le tourisme gourmand est un marché en croissance, mais on est peu reconnu à ce niveau malgré que l’on ait pas mal à offrir», affirme-t-il.

Faire parler de la table nord-côtière est un bon prétexte, selon lui, pour que les gens viennent profiter des attraits plus reconnus de la région, tel que l’aspect plein air par exemple.

Trois chefs

Les trois chefs invités de la Côte-Nord seront jumelés chacun à un restaurateur montréalais, pendant le festival. Glen Forbes, de la Cache d’Amélie, à Baie-Comeau, se retrouvera avec le chef Constant Mentzas, du restaurant Ikanos. Il mettra entre autres en valeur le bar rayé, les camerises et la morue. Martin Brisson, du restaurant La Galouine, à Tadoussac, sera au Blumenthal pour préparer le crabe des neiges et des mets inspirés de la culture amérindienne.

Finalement, Jean-Sébastien Sicard de Chez Mathilde, à Tadoussac, sera jumelé au restaurant La Chasse-Galerie, où il mettra en valeur les pétoncles de Sept-Îles, les bourgots et une variété de champignons de la forêt boréale.

Le chef Curtat insiste sur le fait que la table a de plus en plus d’influence sur le choix des touristes.

«Si vous avez le choix entre deux destinations et que l’une d’elles est réputée comme un endroit où l’on mange bien, 70% des gens vont aller où l’on mange bien. Si vous êtes capables de montrer la valorisation de vos produits par des chefs talentueux, vous allez vous positionner super bien, en plus de ce pour quoi vous êtes déjà reconnus sur la Côte-Nord», explique-t-il.

La Nuit blanche

Tourisme Côte-Nord organisera aussi d’autres activités, dont un cocktail avec les médias. C’est surtout lors de la Nuit blanche, où 300 000 personnes circuleront dans la ville de Montréal, que l’organisme souhaite se faire voir. Pendant la Nuit, des centaines d’activités gratuites seront disponibles.

«On a monté un igloo pour la Nuit blanche, en collaboration avec le Festival des hivernants. On va servir du thé du labrador, de la chicoutai et des artistes locaux seront en prestation», mentionne M. Leblanc. On y retrouvera Keven Landry, de Havre-Saint-Pierre. Avec son groupe, il fera sonner violon, banjo et guitare. Joey Labbé, un conteur natif de Uashat mak Mani-Utenam, sera également sur place. Il racontera la culture innue, parlera de la transition de ceux-ci face à la modernité et discutera de la langue.

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