La coopérative aérienne TREQ sur le point de s’envoler

Par Steeve Paradis 6:00 AM - 29 janvier 2021
Temps de lecture :

Le grand jour approche pour la Coopérative de transport régional du Québec, mieux connue sous son acronyme de TREQ. Les premiers vols sont prévus dès le 1er mai mais d’ici là, bien du boulot reste à abattre, dont celui de recruter des membres.

« On est présentement en pleine campagne de recrutement partout au Québec. On veut avoir un membership fort afin d’établir un rapport de force pour bien évoluer dans cette industrie », a lancé le président de la coopérative, Éric Larouche.

Pour être membre de la coopérative, qui desservira au départ huit destinations, dont Sept-Îles sur la Côte-Nord et Wabush au Labrador, il suffit de débourser la somme de 10 $. Évidemment, il faudra être membre pour pouvoir voler sur les ailes de TREQ.

« C’est un 10 $ très bien investi, qui permettra au Québec de se développer économiquement et touristiquement. Quand TREQ va prendre pleinement son envol, le Québec va être soudain plus petit », illustre le président.

L’aéroport de Baie-Comeau « fait partie de l’analyse » pour la deuxième phase de déploiement de TREQ, tout comme Charlevoix.

Pour ceux et celles qui ont déjà pris l’avion sur la Côte-Nord, les tarifs proposés par la coopérative ont de quoi étonner. Ainsi, un billet aller-retour Sept-Îles/Québec coûterait entre 276 et 318 $. Pour Montréal, il faudrait débourser entre 318 et 425 $. Un vol Québec/Baie-Comeau pourrait coûter aussi peu que 199 $. On est loin des 1 000 $ et plus.

« C’est viable pour nous. Nos chiffres sont basés sur ces tarifs-là », a lancé M. Larouche. « Ce qu’il faut comprendre, c’est que d’autres provinces le font. Aux États-Unis, les prix sont encore plus agressifs, car les appareils sont plus gros. Aux États-Unis, un avion de 200 places, c’est ce qu’il y a de plus normal dans le transport inter-régional. »

Afin de lancer ses activités, la coopérative TREQ disposera de cinq appareils Bombardier Q400 de 75 places.

Prêt à affronter la compétition

Éric Larouche convient évidemment que la coop n’est pas à l’abri d’un éventuel retour d’Air Canada dans les liaisons régionales abandonnées l’an dernier. Mais il se dit prêt à y faire face.

« On y pense, bien sûr, on le regarde, mais on voit plus ça dans un esprit de collaboration. Si la coop connaît le succès, on va pouvoir proposer par exemple une entente avec Air Canada pour alimenter ses vols internationaux, mais ça peut être aussi avec WestJet, Porter ou Air France. Tous nos systèmes informatiques sont conçus pour connecter avec les autres transporteurs », fait-il valoir.

Pour ce qui est de la fréquence des vols sur chacune des destinations, le président indique qu’elle s’ajustera au fil du temps, « mais ce sera minimalement un à deux allers-retours par jour. Il faut bien sûr que l’utilisateur y trouve son compte et on va donc être à l’écoute de nos membres et de leurs besoins ».

« Si les utilisateurs de Sept-Îles veulent un vol à 15 h pour Montréal et un retour à 15 h le lendemain, on va leur offrir, enchaîne-t-il. Il faudra toutefois s’assurer qu’on rentre dans la grille de l’aéroport desservi », a-t-il ajouté.

Dans un entretien au site web TourismExpress, M. Larouche a dit privilégier la formule de la coopérative pour relancer le transport aérien en région, car « force est de constater que le modèle privé à but lucratif fera toujours passer les actionnaires avant nos régions et nos entreprises ».

Partager cet article