La CAQ tergiverse sur le futur de l’île d’Anticosti

Par Mathieu Morasse 24 octobre 2018
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Anticosti
La municipalité d’Anticosti demande l’aide du public en démarrant une campagne de sociofinancement pour sa candidature à l’UNESCO.

Anticosti.

La Coalition avenir Québec a envoyé des signaux contradictoires mercredi concernant d’éventuels projets pétroliers à Anticosti et la reconnaissance de l’île au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Selon des informations dévoilées par LaPresse, le nouveau ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable de la Côte-Nord, Jonatan Julien, a affirmé mercredi qu’il examinerait d’éventuels projets de prospection d’hydrocarbures sur l’île d’Anticosti. Il a aussi laissé entendre que le gouvernement pourrait réévaluer le projet de reconnaissance de l’île sur la liste du patrimoine de l’UNESCO.

Pierre-Yves Boivin, directeur du cabinet de Jonatan Julien, a fait savoir que le nouveau ministre s’attelle à mettre son cabinet en place et qu’il n’était pas disponible pour des entrevues aujourd’hui.

«On vient d’arriver, on est en train d’analyser nos dossiers. Il n’y a pas de projets qui ont été déposés, alors pour l’instant, tout cela est une question hypothétique. Mais c’est un dossier sur lequel on va porter attention. On pourra éventuellement vous donner plus d’éclaircissements», a-t-il déclaré au Journal Le Nord-Côtier.

Couvercle refermé

La députée de Duplessis Lorraine Richard a décrié les commentaires du ministre Julien et exigé que la Coalition avenir Québec remette rapidement le couvercle sur la marmite pour ne pas nuire au dossier de l’UNESCO.

«Je trouve que c’est irresponsable de la Coalition avenir Québec. Le consensus est déjà établi pour que l’île d’Anticosti soit reconnue au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il n’y a pas d’acceptabilité sociale pour toute forme d’exploration ou d’exploitation à l’île d’Anticosti», a fustigé la péquiste.

Son appel a été entendu en fin de journée alors que le premier ministre François Legault a pris ses distances avec l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures.

«Il n’y a aucun intérêt de notre part. Il n’y a pas de projet sur la table», a-t-il assuré. «On va suivre le processus de l’UNESCO», a-t-il ajouté.

«Zéro acceptabilité sociale»

Le maire de la municipalité de L’Île-d’Anticosti, John Pineault, rappelle que les projets d’hydrocarbures ont «zéro acceptabilité sociale» sur l’île.

«On sait où notre avenir nous porte. Le pétrole, c’est fini», martèle-t-il en rappelant les orientations prises par la municipalité dans son plan de développement stratégique 2017-2020 et lors du Forum du futur tenu en juin dernier.

Il doit se rendre à Ottawa le 5 novembre prochain pour y faire une présentation sur le projet de l’UNESCO. Il souhaite rencontrer le ministre Julien avant cette date pour clarifier la situation et envoyer de meilleurs signaux à Ottawa.

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