Kathia Rock donne un nouveau souffle à sa carrière artistique

Par Éric Martin 2:51 PM - 10 Décembre 2019
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La réalisation d’un projet artistique tel que Ishkueu est un véritable cadeau du ciel pour Kathia Rock.

L’année 2019 s’est avérée fort chargée pour Kathia Rock qui a été la tête d’affiche de plusieurs projets artistiques. Parmi eux, la production théâtrale Disparue et le spectacle musical Ishkueu. Comme si ce n’était pas assez, elle poursuit également le travail de création de son premier album qu’elle entend lancer en mars 2020.

Établie depuis peu dans les Laurentides, en pleine nature, Kathia Rock semble être en plein contrôle de sa carrière artistique qui se porte à merveille.

Elle a débuté l’automne sur les planches dans la production théâtrale Disparue où l’on suit l’histoire d’une famille dysfonctionnelle dont ses membres sont constamment dans la confrontation.

« On se dit les vraies choses sans filet. J’y jouais le rôle de Jonah qui devait prendre soin de la mère. Elle entretenait sa maison. Elle l’amenait à ses rendez-vous. Elle n’était pas en conflit avec quiconque. Elle en disait peu, mais elle écoutait beaucoup. Elle était une rampe sur laquelle on peut s’accoter », précise-t-elle.

En musique

En se décidant d’alléger son horaire, l’artiste autochtone a pu relever un défi de dernière minute dont elle est visiblement fière, la création de toutes pièces du spectacle musical Ishkueu qu’elle considère comme un hommage aux femmes autochtones assassinées ou disparues. Présenté le 27 novembre dernier à la Maison de la culture à Ahuntsic, il mettait également en vedette Beatrice Deer, Valérie « Ivy » Asselin et Andrée Lévesque. Toutes les trois sont des artistes féminines autochtones.

Cette production partira en tournée dans différentes maisons de la culture à l’automne 2020. De plus, elle pourrait être éventuellement présentée dans de grandes salles de spectacles un peu partout au Québec et même à l’extérieur de la province.

Un projet important en cours

En compagnie de Samuel Basque, un membre de la formation Noir Silence, Kathia Rock poursuit l’enregistrement de son premier album qu’elle prévoit lancer en mars 2020.

« Il est presque terminé. Comme je ne suis pas une chanteuse francophone, je ne suis pas à l’aise de chanter dans cette langue », confie-t-elle. « Je m’en voudrais de ne pas le faire, car Louise Poirier (sa partenaire de scène et musicienne) m’a écrit de très bonnes chansons. J’ai donc engagé une coach vocale pour mieux les interpréter. »  

Cependant, la création de la catégorie artiste autochtone de l’année au plus récent Gala de l’ADISQ la pousse à se demander sérieusement si elle le ferait à nouveau sur un deuxième album.

« Aujourd’hui, je me demande quelle en est la pertinence. J’écris en innue. Je rêve en innue. Cette langue représente mieux qui je suis. L’inspiration me vient aussi plus naturellement », affirme celle qui vient d’engager un directeur de tournée pour la présentation de son spectacle musical à venir.

De fortes convictions

Kathia Rock choisit de manière plus sélective les projets artistiques auxquels elle s’associe. Elle souhaite véhiculer une image plus positive des autochtones.

« Aujourd’hui, je me mets au monde dans tout ce que je suis. J’ai refusé des contrats, car je ne voulais plus nourrir cette mauvaise image que peuvent avoir les gens à l’égard des autochtones. Nous ne sommes pas tous des alcooliques ou des toxicomanes », lance-t-elle.

Dans le même élan, cette artiste multidisciplinaire a choisi de s’éloigner de ces préjugés que peuvent entretenir certaines personnes à l’égard des autochtones.

« Je n’en ai pas le goût. Notre culture est si merveilleuse et belle », prétend-elle. « Ce qu’en font les médias m’attriste parfois. Je n’ai pas envie d’alimenter cette machine. J’ai grandi dans une réserve et la réalité n’est pas vraiment celle dépeinte au cinéma ou à la télévision. Ça, je vous l’assure », conclut-elle.

 

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