ITUM adopte une résolution pour son autonomie en matière de protection de l’enfance

Par Vincent Rioux-Berrouard 2:48 PM - 4 Décembre 2020
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Le secteur Éducation de ITUM souhaiterait obtenir le contrôle complet de son système éducatif.

Le 2 décembre, le Conseil Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam (ITUM) a adopté une résolution qui annonce l’intention de la communauté de mettre en œuvre son autonomie gouvernementale en matière de protection de l’enfance.

Le Conseil souhaite adopter un système qui reflète les coutumes et les valeurs innues. Le modèle que souhaite implanter la communauté (Plan d’action Tshisheuatishitau) « permettrai aux enfants de la communauté de Uashat mak Mani-utenam de grandir dans un environnement sécuritaire et épanouissant, ainsi que leur droit à l’intégrité culturelle et linguistique.»

Le Chef Mike  Mckenzie affirme : « Nous avons la ferme volonté de tout mettre en œuvre afin d’assurer à nos enfants le droit de grandir dans un environnement qui soit non seulement sécuritaire et épanouissant, mais également qui garantit leur droit à l’intégrité culturelle et linguistique. Le gouvernement du Québec doit comprendre et accepter que nous ne laisserons plus jamais à d’autres la responsabilité de nos enfants. Ceux-ci sont notre priorité et nous resterons mobilisés pour leur bien-être et leur sécurité », a déclaré le Chef Mike « Pelash » Mckenzie.

Rappelons qu’au cours des derniers mois, des interventions de la Direction de la Protection de la Jeunesse (DPJ)dans la communauté avaient causé des manifestations. ITUM affirme qu’elle compte prochainement amorcer des démarches avec la DPJ pour conclure une entente de collaboration intérimaire pour « assurer la sécurisation culturelle des enfants tout en assurant leur protection». La résolution adoptée par le conseil précise aussi qu’aucune intervention de la DPJ ou des forces policières ne pourra avoir lieu si elles ne respectent pas la future entente de collaboration intérimaire.

Pour appuyer cette position en faveur de l’autonomie gouvernementale en matière de protection de l’enfance, ITUM s’appuie notamment sur la Loi C-92 qui reconnaît aux Premières Nations la compétence en matière de services à l’enfance et à la famille.

« Les nombreux rapports des enquêtes publiques et des commissions ne laissent aucun doute sur l’importance de notre démarche. De plus, les récentes interventions, réalisées par la DPJ de manière unilatérale et sans considération des évaluations et des recommandations faites par des professionnels à l’emploi d’ITUM sur notre territoire, soulèvent d’importantes inquiétudes. Il est inacceptable pour ITUM que de telles interventions soient faites par la DPJ avant qu’elle ne consulte et ne considère la position des professionnels d’ITUM et des familles », explique Mike Mckenzie.

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