Industrie du fer : New Millennium voit grand

Par Fanny Lévesque 6 février 2014
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New Millennium Iron voit grand avec son imposant projet Taconite, qui comprend les gisements Kémag et LabMag, dont l’exploitation pourrait se traduire par l’investissement de plus de 5 milliards de dollars. L’un situé à Terre-Neuve-et-Labrador et l’autre dans le Nord québécois, la société et son partenaire Tata Steel décideront sous peu lequel des gisements ils exploiteront en premier. La décision ne sera pas étrangère aux conclusions de l’étude de faisabilité, qui doivent être dévoilées cette année.

«C’est énorme comme projet», a fait valoir le vice-président de New Millennium, Dean Journeaux devant plus de 150 personnes d’affaires réunies lors d’un diner organisé par la Chambre de commerce. «Le marché est là pour l’un des deux gisements, on pourrait produire 22 millions de tonnes par an, c’est plus que la Compagnie minière IOC ou ArcelorMittal», a-t-il cité en exemple.

Par ailleurs, le projet laisserait place à un concept novateur, peu utilisé au Québec, celui d’acheminer la production par ferroduc, qui s’apparente à un gros tuyau. Sous forme de boue, le concentré de minerai, mélangé à de l’eau, serait acheminé vers les installations portuaires de Sept-Îles. Une fois sur place, le produit serait séparé et séché. «C’est une technologie qui a fait ses preuves ailleurs dans le monde», a indiqué M. Journeaux.

La construction d’un ferroduc de 600 kilomètres permettrait aussi à la société d’économiser des coûts de transport. «C’est une façon très économique et de plus, c’est meilleur pour l’environnement puisqu’on ne brûle pas de mazout par exemple. Les pompes du ferroduc sont alimentées par l’électricité», a-t-il ajouté.

Usine de bouletage
Le projet Taconite se traduirait également par la construction d’une usine de bouletage dans le secteur de Pointe-Noire. L’objectif de New Millennium est simple : produire la boulette de fer la moins chère en Amérique du Nord. «On parle d’une production de 17 millions de tonnes de boulettes et d’environ 6 millions de tonnes de concentré», soutient M. Journeaux.

Dans un scénario optimiste, l’aménagement du premier gisement pourrait s’amorcer dès 2016. La phase de construction s’accompagnerait de 4500 emplois pendant trois ans. Par la suite, l’exploitation créerait quelque 1000 emplois au site minier et 250 à Sept-Îles.

Nuage à l’horizon?
New Millennium entend d’ailleurs expédier sa production via les installations du futur quai multiusager, dont la construction doit s’achever ce printemps. La minière a allongé pas moins de 50 millions avec son partenaire indien pour l’utilisation de l’infrastructure. Cependant, le litige entre le Port de Sept-Îles et Cliffs Natural Resources, qui n’arrivent pas à s’entendre sur l’acquisition de terrains, préoccupe les géants.

«Pour notre projet, il nous faut traverser des terres appartenant à Cliffs, c’est un gros problème tant que ce ne sera pas résolu avec le Port», rajoute M. Journeaux. Pour l’heure, New Millennium s’est entendue avec IOC pour expédier, via le quai de la minière, la production du projet DSO, en exploitation depuis septembre 2013.

Le vice-président de New Millennium Iron, Dean Journeaux, a fait le point sur les projets de la société devant les gens d’affaires de Sept-Îles. (Photo : Le Nord-Côtier)

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