Fracturation autorisée sur Anticosti et investissement de Québec dans Bourque

Par Éditions Nordiques 16 juin 2016
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Le ministère de l’Environnement autorise Pétrolia à effectuer des forages exploratoires par fracturation hydraulique sur l’île d’Anticosti, ce qui soulève l’ire des élus de la Minganie et des chefs innus de la Côte-Nord. Par ailleurs, Québec investit 8 millions $ de plus dans le gisement Bourque en Gaspésie, dont le gaz sera destiné aux industries nord-côtières.

Le ministère de l’Environnement a émis mercredi tous les certificats d’autorisation requis, dont ceux pour les forages exploratoires par fracturation hydraulique, permettant de poursuivre le programme d’exploration sur l’île d’Anticosti prévu aux ententes conclues entre Pétrolia et le gouvernement ayant conduit à la création d’Hydrocarbures Anticosti.

Pétrolia se dit «fière de voir une nouvelle étape franchie dans le dossier Anticosti». L’étude du certificat d’autorisation permettant la fracturation hydraulique dans le sous-sol de l’île avait été confiée à un comité d’experts indépendants. Face à ce délai, les travaux exploratoires par fracturation se feront en 2017 a annoncé dernièrement Pétrolia. Des forages exploratoires sans fracturation auront cependant lieu cet été.

Élus et chefs opposés

La continuité des forages exploratoires et les travaux de fracturation hydraulique «ne sont pas acceptables selon la nation Innue et les élus de la MRC de la Minganie». Ceux-ci réagissent «très négativement» à l’émission des permis nécessaires par Québec. «Le gouvernement du Québec ne tient nullement compte des inquiétudes (…) soulevées», par les chefs, les élus municipaux et la population en générale.

«L’acceptabilité sociale au projet n’est pas au rendez-vous. Que devons-nous faire pour faire comprendre au gouvernement du Québec que la population régionale ne veut pas de ce projet?», s’est questionné le maire de Port-Menier, John Pineault.

De son côté, le chef d’Ekuanitshit, Jean-Charles Piétacho, trouve paradoxal que le gouvernement canadien s’apprête à endosser les principes de la Déclaration des Nations unies sur les peuples autochtones, mais que le gouvernement québécois refuse de souscrire au principe de consentement préalable, libre et éclairé des Premières nations.

Pétrolia affirme que les travaux effectués sur l’île depuis 2014 ont donné du travail à 90 personnes, alors que la politique d’achat local a permis d’injecté 2,7 millions $ dans l’économie d’Anticosti et 8,6 millions $ dans l’Est-du-Québec.

Québec réinvestit dans Bourque

Le gouvernement du Québec a annoncé jeudi qu’il procède à un «investissement additionnel de 8,5 millions $ dans le projet Bourque», par le biais de Ressources Québec, une filiale d’Investissement Québec. «Cet investissement est constitué d’une prise de participation directe dans le projet Bourque par le biais de la coentreprise créée à la suite de la première phase d’investissement», a expliqué Pétrolia.

Ce gisement de gaz naturel est situé en Gaspésie, près de Murdochville. La ressource tirée serait acheminée par gazoduc jusqu’à Gaspé, où il traverserait le fleuve pour alimenter les industriels de la Côte-Nord grâce à un partenariat avec Tugliq. Énergie. L’investissement du gouvernement «complète le financement des travaux prévus», explique Pétrolia qui détiendra 51% de la coentreprise et en sera l’opérateur.

Sous réserve d’obtenir les permis nécessaires, «la complétion de Bourque 1 et un forage supplémentaire devraient débuter d’ici quelques semaines», ce qui permettra de mettre en place un projet pilote d’extraction et de liquéfaction du gaz naturel. Pétrolia a jusqu’ici investi 22 millions $ dans Bourque.

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