Fin du tournage de Kuessipan dans la région

Par Mathieu Morasse 6 juin 2018
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Tournage du film Kuessipan à Sept-Îles, la semaine dernière.

L’équipe de Kuessipan a complété le tournage du film dont la musique sera composée par le Septilien Louis-Jean Cormier, mercredi dernier, à Sept-Îles et Uashat.

Le film Kuessipan est une histoire librement inspirée du roman éponyme de Naomi Fontaine. La réalisatrice Myriam Verreault a cosigné le scénario du film avec l’auteure du livre. Elle décrit Naomi Fontaine comme étant «sa muse» et son livre, comme «un chef-d’œuvre».

L’équipe vient de compléter un deuxième bloc de 7 jours de tournage pour les scènes estivales. Des scènes ont entre autres été tournées près du Clickcafé, sur des plages et sur le site de Beauce Carnaval. Un premier bloc de tournage de 24 jours avait eu lieu en novembre et décembre.

Le film mettra en vedette des gens locaux de Uashat mak Mani-Utenam et de Sept-Îles. La réalisatrice Myriam Verreault mentionne qu’ils ont été payés le même prix que des acteurs de métier.

«C’était vraiment parce qu’on voulait des gens d’ici. J’ai toujours voulu des acteurs non professionnels parce que je voulais des gens d’ici», réitère-t-elle.

Elle explique que cela a exigé un gros processus d’audition et de sélection ainsi que beaucoup d’encadrement et de préparation. Même la façon de tourner a été différente puisqu’une petite latitude a été donnée aux acteurs pour parfois dire les mots du texte à leur façon.

«Ça a été un défi, parce que le résultat qu’on voulait obtenir, il n’y avait pas de concession même si ce n’était pas des professionnels. Il ne fallait pas que ça paraisse», insiste-t-elle.

Musique de Louis-Jean Cormier

Le film passera dorénavant quelques semaines au montage. Celui-ci devrait être terminé en juillet. La colorisation, la composition de la musique et le mix sonore suivront ensuite.

La musique du film sera signée par le populaire auteur-compositeur-interprète Louis-Jean Cormier. Myriam Verreault estime qu’elle a senti qu’il avait une sensibilité proche des Innus.

«Le fait que c’est un gars de Sept-Îles, il a fréquenté les Innus pendant qu’il était ado, il peut vraiment sentir plus la vibe de cette histoire-là», croit-elle.

Si tout se déroule comme prévu, le film devrait être prêt en début octobre. Il appartiendra alors aux producteurs du film de prévoir la méthode et le moment du lancement. Même si la mise en marché n’est pas de son ressort, la réalisatrice ne peut s’empêcher d’espérer que le film soit à l’affiche au cinéma de Sept-Îles.

«S’ils mettent Transformers 4 plutôt que notre film, je vais être fâché!» dit-elle en riant.

Un cadeau aux Innus

La réalisatrice n’a pas d’attentes précises pour le film Kuessipan.

«Peu importe ce que je fais, je vais être fière de ce film-là si je le regarde dans 10 ans et que je le trouve encore bon», avoue-t-elle.

Myriam Verreault explique que son film met en scène deux amies innues qui vivent une histoire et des émotions universelles. N’importe qui peut donc s’y rattacher et s’y identifier.

Elle est fascinée par l’histoire collective des Innus. Elle est aussi admirative de leur culture.

«Je pense que c’est une richesse pour eux et pour nous aussi», philosophe-t-elle.

Au final, elle voit son film comme un cadeau aux Innus, des gens qui la touchent beaucoup et avec qui elle a beaucoup de plaisir à travailler.

«J’aime raconter des histoires, peu importe d’où ça vient. Et leurs histoires à eux personnelles, pas en tant que collectivité nécessairement, mais les histoires des gens que je rencontre ici, me touchent beaucoup. C’est ça que j’essaie de faire dans le film, de raconter des histoires personnelles. Et en même temps, ça fait découvrir une facette d’une identité, d’une collectivité, qui pour moi est super intéressante et qui mérite d’être connue», confie-t-elle.

 

 

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