Fin de l’occupation illégale: Triste spectacle à la pointe de Moisie

Par Fanny Lévesque 29 mai 2013
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Si on ne connait pas le contexte, difficile d’expliquer ce qui s’est passé à la pointe de Moisie. L’endroit, qui offre pourtant une vue à couper le souffle, prend à certains endroits des allures de zones de guerre, ou de quartiers brûlés, abandonnés. Voitures carbonisées, amoncellements de métaux calcinés, de pneus et vestiges d’habitations désertées proposent un triste spectacle aux résidents du secteur et aux visiteurs.

Il y aura un an en juin, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) ordonnait la fin de l’occupation illégale de la pointe de Moisie. Les propriétaires de quelque 147 bâtiments installés dans le secteur, non loin de la base de villégiature, ont dû plier bagage. Certains occupants expulsés ont quitté sans se soucier de laisser les lieux propres. D’autres ont abandonné des biens qui sont rapidement devenus la proie des vandales.

Pour l’heure, impossible de déterminer quand l’opération nettoyage sera lancée. «Nous avons la volonté de procéder au nettoyage le plus rapidement possible», a fait valoir la responsable des communications à la direction générale du MRNF, Céline Otis. En ce sens, la Ville de Sept-Îles a donné un coup de pouce au ministère pour la préparation de l’appel d’offres. «Selon l’estimation de la Ville, les travaux pourraient coûter environ 200 000$», a ajouté Mme Otis.

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Qui va payer?
Le ministère confirme que des discussions avec la MRC de Sept-Rivières et la Ville de Sept-Îles sont actuellement en cours pour arriver à organiser le grand ménage. À savoir qui participera à payer la facture, le MRNF précise que cette question fait aussi partie du dialogue. «C’est un dossier évolutif, on devrait en savoir plus au cours des prochaines semaines, en terme de planification», a expliqué Céline Otis.

Du côté de la Ville de Sept-Îles, le maire rappelle que les terres appartiennent au ministère. «Ce n’est pas la responsabilité de la Ville, mais nous collaborons avec eux», a indiqué Serge Lévesque, qui souligne que la partie du territoire détenue par la municipalité a été nettoyée l’an dernier.

À la MRC de Sept-Rivières, la direction explique ne pas avoir eu de demandes officielles de la part du ministère pour participer au financement pour l’instant.

Spectacle «monstrueux»
Serge Lévesque, qui s’est récemment rendu sur place, a qualifié le spectacle de «monstrueux». «On espère que le ministère va agir au plus vite», a exprimé le maire. Même son de cloche du côté de la MRC qui a préféré ne pas commenter l’état des lieux. Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune n’a pas pour l’instant reçu de demandes pour sécuriser les lieux, même si un quartier résidentiel est situé tout juste à côté.

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En 2011, la Ville de Sept-Îles et le conseil Innu Takuaikan Uashat mak Mani-Utenam avaient signifié aux propriétaires installés sur leurs terrains de les libérer, ce qui avait été fait sans trop de problèmes. La pointe de Moisie est un secteur étant reconnu comme étant une zone côtière à risque et un site fragile sur le plan environnemental.

Une fois nettoyé, la Ville de Sept-Îles songe à faire du site un espace récréatif commun où il n’y aurait pas d’installations permanentes. Depuis les dernières années, l’occupation de la pointe de Moisie par des squatteurs était devenue de plus en plus problématique en raison de la pollution faite par certains villégiateurs sur le site.

(Photos: Le Nord-Côtier)

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