Ferro à Port-Cartier: Déception à Baie-Comeau

Par Éditions Nordiques 16 juin 2014
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Bien qu’on ait salué la décision de FerroAtlantica de s’installer sur la Côte-Nord, la déception était palpable chez les représentants du comité baie-comois chargé de séduire l’entreprise espagnole, après l’annonce de l’implantation de cette dernière à Port-Cartier.

Par Gabriel Turpin-Crête

Lors d’une conférence de presse tenue le 16 juin, une heure à peine après la confirmation du choix de FerroAtlantica, les acteurs baie-comois ont réagi à l’annonce tout en dressant un bilan positif de leur entreprise de séduction auprès de la multinationale.

«La réponse de ce matin nous fait très mal, mais on va relever nos manches», affirme sans détour le maire de Baie-Comeau, Claude Martel. Pour le maire Martel, «on a perdu une bataille, mais on n’a pas perdu la guerre». Au départ, la candidature de Baie-Comeau n’était même pas considérée, mais les tractations d’acteurs de la région ont forcé FerroAtlantica à considérer la région de la Manicouagan, jusqu’à la fin.

«Dire qu’on n’est pas déçu est faux», souligne quant à lui Marc Lefebvre, qui a piloté le comité ad hoc chargé d’attirer l’usine dans la Manicouagan. «On a tous mis la main à la pâte, on a tout mis sur la table», a renchéri Marjolain Dufour, député de René-Lévesque, ajoutant qu’il est «content pour la Côte-Nord», mais «déçu pour la Manicouagan».

Le directeur du développement industriel d’Innovation et Développement (ID) Manicouagan, Guy Simard, considère que la région a tous les outils pour aller chercher d’autres dossiers, tout aussi importants. «Baie-Comeau a du potentiel, on peut contribuer, on a des terrains, on a de la capacité, on a de la main-d’œuvre, on a de l’électricité, on a tout ce qu’il faut, à condition d’avoir les moyens. Pour ça, il faut qu’on fasse partie de la stratégie gouvernementale. Ici, on veut consolider et on veut développer», a proclamé M. Simard.

Une décision d’affaires
Les raisons évoquées pour expliquer le choix de FerroAtlantica sont nombreuses, mais les quatre représentants du groupe de travail ont martelé le fait que la décision n’est motivée que pour des raisons d’affaires et non pour des raisons politiques. «Ça a été un choix d’affaires et pas un choix politique. Notre dossier a été pris au sérieux du début à la fin, jusqu’à la semaine dernière. Notre dossier était excellent, le dossier de Port-Cartier était tout simplement meilleur au niveau financier», a affirmé Marc Lefebvre.

Les représentants ont néanmoins soulevé l’importance du partenariat conclu entre l’entreprise espagnole et Produits forestiers Arbec, qui a une usine à Port-Cartier. C’est là que le bât blesse, puisque Résolu a refusé d’en venir à un tel partenariat, d’après une décision prise en haut lieu. «C’était au niveau de la haute direction», soutient M. Lefebvre. «Pour nous c’est inconcevable, mais je n’ai pas de réponse. Résolu est une entreprise sérieuse, qui avait sûrement ses raisons, mais on ne les connaît pas», a-t-il ajouté.

Malgré la déception, les représentants du comité de travail cherchant à attirer FerroAtlantica, Guy Simard, Marc Lefebvre, Claude Martel et Marjolain Dufour, ont salué le choix de l’entreprise de s’installer sur la Côte-Nord, bien que ce soit finalement Port-Cartier qui ait obtenu l’usine de silicium. (Photo : Le Manic)

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