Étude sur les risques toxicologiques : Mine Arnaud et les opposants au projet présentent leurs arguments

Par Éditions Nordiques 5 février 2013
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Selon la société Mine Arnaud, le gisement de la mine d’apatite près de Sept-Îles peut être exploité sans compromettre la santé de la population. De leur côté, les comités de citoyens opposés au projet estiment que dans cette même logique, cette exploitation minière pourrait aussi bien compromettre la santé humaine. Ils maintiennent leur demande sur l’évaluation des risques toxicologiques.

Le Comité de défense de l’air et de l’eau de Sept-Îles, le Comité de citoyens du canton Arnaud et le Regroupement pour la Sauvegarde de la grande Baie de Sept-Îles estiment que Mine Arnaud n’a pas évalué tous les risques de leur projet, pour la santé des citoyens. Ils ont demandé officiellement à la société il y a deux semaines de faire une étude écotoxicologique.

«Cette étude est importante, car il y a plusieurs types de métaux dans la magnétite, et ils n’ont pas évoqué les risques liés à la présence de ces métaux. Il faut s’assurer que les questions sont acceptables pour la santé», avait déclaré Louise Gagnon, responsable du Regroupement pour la Sauvegarde de la grande Baie de Sept-Îles.

De son côté la société Mine Arnaud rapporte que son étude d’impact n’a pas identifié de situation ou de contaminant qui pourrait constituer un danger pour la santé de la population, et par conséquent la nécessité de tenir une étude toxicologique.

«Jusqu’à présent, la réalisation d’une étude toxicologique n’a pas fait l’objet d’une demande par les ministères compétents qui examinent présentement les compléments de l’étude d’impact. Mine Arnaud a répondu aux questions qui lui ont été adressées et fera de même si une deuxième série de questions lui est soumise», a expliqué Kateri Jourdain, directrice des relations avec le milieu pour Mine Arnaud.

La question des métaux et des métalloïdes
Les regroupements opposés au projet ont comparé et analysé les données de modélisation et de dispersion atmosphérique concernant la mine d’or exploitée par Osisko à Malartic et le projet Mine Arnaud à Sept-Îles. Les comités rapportent que dans le projet Osisko, l’identification du danger avait été faite en fonction des métaux et des métalloïdes émis par le complexe minier.

«Tous les paramètres disponibles dans les deux modélisations sont plus élevés dans le projet Mine Arnaud pour les métaux et les métalloïdes, ce qui justifie à nos yeux, une évaluation à Sept-Îles. L’objectif d’une telle étude serait d’estimer et d’évaluer les risques potentiels liés aux émissions métaux et métalloïdes par le projet minier sur la santé des riverains», ont rapporté les trois comités dans un communiqué.

La question du respect des normes
De son côté, la direction du projet de Mine Arnaud indique que les normes de la qualité de l’air seront respectées en tout temps au plus proche des résidences pour les particules fines, les métaux et le dioxyde d’azote et de souffre. La société conçoit que dans le cas des particules totales, un léger dépassement de normes a été observé près d’une résidence. Elle précise que cette situation pourrait survenir une fois par année dans le pire scénario imaginé et dans des conditions atmosphériques précises.

Mine Arnaud souligne que la modélisation en question ne tenait pas compte de certains paramètres, tels que la butte-écran, les journées de pluies et la déposition de particules. Selon les représentants du projet minier en prenant en compte ces facteurs, il serait peu probable que ce dépassement de norme se produise.

Pour conclure, les comités répliquent que la modélisation de Mine Arnaud ne prend pas en compte la remise en suspension, ni l’effet cumulatif des projets vraisemblables. Ils mettent de l’avant que ce qui n’a pas été pris en compte dans la modélisation et dans la concentration initiale pourrait sous-estimer la quantité de chaque contaminant dans l’air ambiant et ainsi sous-estimer le dépassement de normes.

Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) devrait analyser le projet Mine Arnaud d’ici l’été ou l’automne 2013.

Louise Gagnon, porte-parole du Regroupement pour la Sauvegarde de la grande Baie de Sept-Îles, François Biron, directeur de projet chez Mine-Arnaud. (Photo – Le Nord-Côtier-Archives).

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