18 avril 2024
Enseignante à l’école Gamache en 6e année intensive, Suzanne Audet a pris sa retraite, en juin, après avoir fait carrière dans le milieu de l’enseignement pendant 45 ans. Visage connu des différents acteurs du milieu culturel, elle s’est démarquée de ses pairs par son remarquable dévouement auprès de ses élèves qui dépassait largement le cadre de ses fonctions professionnelles.
En dehors de ses fonctions professionnelles, Suzanne Audet était impliquée bénévolement dans un service d’aide aux devoirs et effectuait aussi de nombreuses sorties avec des élèves dans divers lieux et événements culturels, dont à la Salle Jean-Marc-Dion. «À Sept-Îles, la culture est bouillonnante, soulève-t-elle. Il faut en profiter. Je crois sincèrement que les écoles ont tout à gagner à s’intégrer davantage à leur communauté. Comme on est un petit milieu, il est plus facile de le faire.»
Tout au long de sa carrière, l’enseignante n’a pas hésité à investir pour l’achat de livres et de revues qui demeurent, encore aujourd’hui, à la disposition des élèves de l’École Gamache. «Celle qui prend ma relève a de très beaux atouts en main. J’espère qu’elle en profitera bien. Notre école est bien située. On peut faire des sorties scolaires plus facilement et les coûts sont moindres.»
Une grande capacité d’adaptation
La réforme de l’éducation étant perçue par Suzanne Audet comme une ouverture vers le monde. «Ce ne sont plus des connaissances qu’on acquiert, mais bien des compétences. J’ai voulu faire en sorte que les jeunes s’intéressent davantage à tout ce qui se passe autour d’eux et qu’ils envisagent de faire carrière à travers le monde», indique-t-elle.
Rien n’empêche qu’elle voit tout de même d’un très bon œil le retour à un mode d’enseignement plus traditionnel prôné le gouvernement actuel. «Toutes les expérimentations n’ont pas toujours été concluantes. Il y a eu de retentissants échecs. J’ai juste appris à composer avec les changements et à en tirer des avantages. J’y ai vu une opportunité d’être plus créative dans ma manière de transmettre les connaissances aux jeunes.»
L’application concrète des connaissances
Enseignante d’un programme intensif de cinq mois, elle a rapidement compris l’importance de l’intégration des matières. «C’est un défi qui ne m’a jamais fait peur. Je ne me sens pas obligée de suivre un livre ou un manuel quelconque. Je me fixe des objectifs et je peux choisir les moyens à prendre pour les atteindre. Je prends en considération les besoins de mes élèves. Je m’adapte à eux», lance-t-elle.
Par sa personnalité enthousiaste, elle a réussi à établir des liens très facilement à ses élèves. «J’essaie de tirer le meilleur d’eux. Je pars de leur intérêt pour établir un dialogue avec eux. Je les considère tout aussi intelligents que moi, même s’il leur manque une certaine maturité. Ils ont seulement besoin d’un plus grand encadrement. C’est ce qui fait en sorte que les parents m’ont toujours accordé leur confiance. Ils ont vite compris que j’allais faire une différence dans la vie de leur enfant.»
Un nouveau départ
Lorsqu’elle a songé à prendre sa retraite, Suzanne Audet a tout de suite vu cette opportunité comme un renouveau autant dans sa vie personnelle que professionnelle. «Je suis habituée à m’adresser à de grands groupes. La diversité des élèves ne m’a jamais fait peur. Je veux continuer à leur transmettre une vision à plus long terme. On est partie prenante de leur avenir et ça je l’ai réalisé très tôt durant ma carrière.»
Même si elle a décidé de quitter Sept-Îles pour s’établir à Québec, Suzanne Audet entend poursuivre différemment son implication auprès des jeunes. Elle veut continuer à prôner l’importance pour tous et surtout pour les élèves en difficulté d’apprentissage d’adopter de bonnes méthodes de travail. La tête pleine d’idées, elle se montre ouverte à toutes les possibilités. Son expérience d’enseignante faisant en sorte que les différents problèmes rencontrés par les jeunes n’ont plus de secret pour elle.
