Enquête sur les femmes autochtones: Un changement de culture lent et progressif, selon Michèle Audette

Par Fanny Lévesque 9 Décembre 2015
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Michèle Audette

Le nouveau gouvernement Trudeau a lancé, tel que promis en campagne, la première phase d’une enquête nationale sur les nombreux cas de femmes autochtones disparues ou assassinées au pays.

«Des milliers de gens qui ont fait des efforts ont maintenant la preuve que c’est enclenché», a réagi l’ex-présidente de l’Association de Femmes autochtones du Canada, Michèle Audette, présente mardi à Ottawa. «On n’a pas tous les détails, mais on sait qu’il (le gouvernement) ne peut plus reculer».

La ministre fédérale de la Justice, Jody Wilson-Raybould, et ses homologues des Affaires autochtones et de la Condition féminine consulteront dans les semaines à venir, les familles éprouvées pour recueillir les commentaires sur la forme que devrait prendre l’enquête et ses objectifs.

Heureuse et émue, Michèle Audette s’attend à un changement de culture lent et progressif. «Dans la vie, au quotidien, je ne suis pas naïve, ça ne changera pas aujourd’hui des choses, ni même dans les cinq premières années», soulève-t-elle. «On parle d’une culture générale à revoir, c’est grand et il faut être très patient».

«Dans la vie, au quotidien, je ne suis pas naïve, ça ne changera pas aujourd’hui des choses, ni même dans les cinq premières années» – Michèle Audette

«Cependant, pendant cette enquête-là, il va y avoir une éducation populaire (…) On sent par ailleurs qu’il y a une sympathie, une volonté de différents leaders de faire partie du changement». Mme Audette espère que le geste posé par Ottawa aura des répercussions dans les instances locales où les communautés se côtoient.

Il est encore trop tôt pour savoir si Michèle Audette aura un rôle à jouer dans le déploiement de l’enquête nationale, bien qu’elle soit pressentie par plusieurs pour être nommée commissaire. La libérale défaite dans Terrebonne dit n’avoir reçu aucune demande officielle en ce sens, mais affirme qu’elle «suivra le dossier de très près».

Les libéraux prévoient déclencher l’enquête elle-même après la période de consultations, vers le printemps. L’exercice devra s’étaler sur deux ans et coûter 40 millions $.

Quelque 1200 femmes autochtones ont été assassinées ou portées disparues en 30 ans au Canada.

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