Enquête nationale sur les femmes autochtones disparues : Le plan d’action se fait attendre

Par Vincent Rioux-Berrouard 10:00 AM - 10 juin 2020
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Viviane Michel, ancienne présidente de Femmes autochtones du Québec.

Le 3 juin 2019 était déposé le rapport de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA). Par contre, un an plus tard, la mise en place d’un plan d’action se fait toujours attendre.

Pour Viviane Michel, présidente de Femmes Autochtones du Québec (FAQ), le gouvernement fédéral doit aller de l’avant pour proposer des solutions concrètes.

La ministre fédérale responsable des relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett, a expliqué que la COVID-19 a ralenti le processus de mise en œuvre du rapport de l’ENFFADA.

Une explication difficile à accepter pour Mme Michel étant donné que le rapport a été remis en juin 2019 alors que la pandémie a eu un impact au Canada seulement à partir de mars 2020.

Le gouvernement fédéral a proposé de continuer les consultations, mais par visioconférence pour la mise en place d’un plan d’action suivant les recommandations de l’ENFFADA. Il s’agit d’une option difficile à accepter pour la FAQ. Les consultations virtuelles sont inadéquates pour établir de nouvelles relations solides selon Viviane Michel.

La présidente de Femmes Autochtones du Québec espère que des résultats concrets se feront bientôt sentir parce que plusieurs familles de victimes commencent soit à s’impatienter soit à être déçu de l’ENFFADA.

Justice

Parmi les recommandations du rapport qui doivent être rapidement mises en place selon la présidente de FAQ, il y a celle qui concerne les réformes dans le domaine judiciaire. Des changements qui sont nécessaires pour améliorer les relations entre les forces policières et les Autochtones.

« Quand on parle de signalements de disparition de femmes autochtones qui ne sont pas prises au sérieux, c’est une forme de discrimination. Quand on parle de dossiers qui sont mis de côté parce que ce sont des femmes autochtones, c’est de la discrimination raciale», affirme Viviane Michel.

Concernant les prochains mois, Mme Michel ne compte pas diminuer ses efforts pour faire bouger les gouvernements : « On n’a pas fait l’exercice de l’ENFFADA juste pour rire. On va continuer à pousser pour obtenir des changements.

Réactions locales

Par communiqué, les Chefs de la Nation innue indiquent : « la violence, le racisme et la violation des droits fondamentaux n’a jamais eu de place dans notre culture innue et que les écueils que nous rencontrons à ces niveaux demeurent nombreux, mais c’est ensemble que nous trouverons des solutions respectueuses de la mémoire de nos sœurs d’esprit. »

De son côté, la députée fédérale de Manicouagan, Marilène Gill, a fait savoir par Facebook qu’après un an d’attente suite au dépôt du rapport de l’ENFFADA, il est temps que le gouvernement canadien prennent au sérieux les recommandations de la commission. Elle termine en affirmant que le combat doit continuer pour que les choses changent.

Maisons d’hébergement

Le 29 mai dernier, Justin Trudeau annonçait une aide de 85 millions de dollars pour la construction de nouvelles maisons d’hébergement pour les femmes autochtones. Cette annonce venait à point nommé d’autant plus que les besoins sont à la hausse depuis le début du confinement.

Par contre, les défis restent grands dans ce domaine. Selon Mme Michel, il faut aussi assurer le financement des maisons d’hébergement une fois qu’elles sont construites.

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