En “faire davantage” pour contrer l’érosion des berges, dit Québec

Par Fanny Lévesque 12 janvier 2017
Temps de lecture :

Le ministre responsable de la Côte-Nord, Pierre Arcand, le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier et le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux.

Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux et le ministre responsable de la Côte-Nord, Pierre Arcand, étaient à Port-Cartier et Sept-Îles jeudi pour constater les dommages laissés par la “bombe météo” du 30 décembre sur les rives de la région. 

«Ce qui s’est passé sur la Côte-Nord et en Gaspésie, ça nous interpelle sur le fait que justement, on va avoir besoin de stratégies à plus long terme. Ce n’est pas un travail qui part de nulle part, mais on va le continuer», a exprimé le ministre Coiteux, lors d’un point de presse sur la rue des Campeurs, où les riverains y ont particulièrement goûté.

Et les humeurs de dame Nature rappelle à l’État qu’il devra en faire plus pour contrer les effets des changements climatiques, notamment en matière d’érosion des berges. «C’est un travail que l’on fait déjà, mais il va falloir qu’on le fasse davantage, les glaces sont moins présentes en hiver et c’est un symptôme (du réchauffement climatique) et donc, ça affecte davantage l’érosion. Il va falloir effectivement qu’on travaille beaucoup plus en mode prévention», a-t-il ajouté.

“Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas avoir les programmes qu’on actuellement pour aider les gens dans l’immédiat (…) mais il faut qu’on travaille sur la prévention, la prévention, c’est la clé”, a poursuivi le ministre. Québec rappelle qu’il finance déjà «un certain nombre d’initiatives» comme Ouranos pour «établir les conséquences des changements climatiques» entre autres, sur l’érosion. «Il va falloir que ces recherches-là alimentent directement les programmes qu’on va mettre en place».

Travailler ensemble

Son collègue Pierre Arcand a aussi souligné l’existence du Fonds vert, duquel des montants servent à la recherche et à l’identification des «meilleures solutions» pour prévenir les phénomènes naturels. «Des solutions qui ne sont d’ailleurs pas toujours évidentes», nuance le ministre. «Il faut que les scientifiques travaillent ensemble pour trouver un minimum de consensus» dans les solutions à mettre de l’avant.

Le travail devra aussi se faire avec les acteurs locaux, «qui ont l’expertise terrain», a affirmé M. Coiteux, ce à quoi le maire de Sept-Îles a déjà répondu présent, lui qui souhaite qu’une «stratégie globale» soit mise en place. «On doit se donner une projection (…) On sait qu’il va en avoir d’autres tempêtes», a dit Réjean Porlier. “Ce n’est pas une question simple, loin de là et c’est pour ça, qu’il faut qu’on réfléchisse ensemble”.

Impossible néanmoins de prédire à quel moment un programme de prévention ou des «politiques axées sur le plus long terme» pourraient être créées. «On en sait plus aujourd’hui qu’on en savait en 2008», affirme M. Coiteux. «On ne fait pas de la recherche juste pour dire qu’on fait de la recherche, on le fait pour être capable de prendre les bonnes décisions».

Le gouvernement a aussi ajouté 16 municipalités au 18 déjà inadmissibles au Programme général d’aide financière lors de sinistres réels ou imminents décrété le 31 décembre. Aux nouvelles villes, s’ajoutent Baie-Trinité, Baie-Johan-Beetz et Longue-Pointe-de-Mingan sur la Côte-Nord.

 

Cinq maisons risquent d’être démolies 

La sécurité civile poursuit toujours son évaluation des dommages laissés par la tempête hivernale d’une rare intensité qui a forcé l’évacuation d’une vingtaine de riverains. Des sinistrés rencontrés, cinq propriétaires «privilégieraient» la démolition de leur résidence plutôt qu’une relocalisation, a confirmé la Ville de Sept-Îles.

C’est que les résidents dont le domicile principal a été plus durement touché ou qui se retrouvent devant un risque «imminent» sont admissibles au programme d’aide financière du ministère, qui leur offre une aide maximale de 158 000$ pour être déménagés ou encore de prendre l’indemnisation et permettre la démolition.

«D’autres résidences sont en analyse présentement, ça va évoluer au fil des jours, au fil des semaines», a expliqué le directeur général, Claude Bureau. Depuis lundi, la sécurité civile s’affaire d’ailleurs à «établir les priorités» des résidences plus à risque avec un «spécialiste en érosion», a expliqué le directeur régional, Pierre Dassylva.

La tempête du 30 décembre a malmené la Côte-Nord et la Gaspésie, mais Sept-Îles a été la plus affectée avec 43 bâtiments touchés, dont huit maisons «fortement endommagées». En plus des cinq qui sont susceptibles d’être détruites, une autre devrait pour l’heure, être relocalisée, a ajouté la direction générale.

 

Partager cet article