Ekuanitshit s’oppose aux projets du Bas-Churchill

Par Fanny Lévesque 2 mai 2012
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Les Innus de Ekuanitshit (Mingan) en Minganie ont demandé à la Cour fédérale d’annuler l’approbation, donnée par Ottawa, à la construction de nouvelles centrales hydroélectriques sur le Bas-Churchill au Labrador. Selon la bande, ces projets pourraient entraîner des effets négatifs sur leurs terres ancestrales.

Pour soutenir leurs démarches, les Innus de Ekuanitshit s’appuient sur les résultats d’une commission d’examen fédérale-provinciale qui a conclu en août 2011 que le projet de Nalcor Energy aurait «des effets négatifs importants sur l’environnement aquatique et terrestre, la culture et le patrimoine.»

La commission révèle également que le projet a peu de chances d’apporter des bénéfices aux communautés autochtones du Québec.» Pour les Innus, il s’agit là d’une preuve que le projet entraînerait des effets négatifs sur l’utilisation de leurs terres ancestrales à des fins traditionnelles.

«Aussi, la commission avait conclu que si Nalcor construisait seulement une centrale à Muskrat Falls, destinée à fournir l’île de Terre-Neuve, le projet devrait être rejeté si d’autres moyens rentables et responsables pourraient répondre à la demande d’électricité sur l’île. La commission a donc recommandé un examen financier et une évaluation des solutions de rechange sur le plan énergétique», a expliqué dans un communiqué, l’avocat au dossier, David Schulze, qui déplore qu’Ottawa ait rejeté cette dernière recommandation le 15 mars.

«On fait fi de l’éthique pour l’économie», a dit pour sa part le chef de Ekuanitshit, Jean-Charles Pietacho qui demande donc à la Cour d’obliger le gouvernement fédéral à obtenir les renseignements supplémentaires requis pour s’assurer que le projet sera viable pour l’environnement.

Les Innus de Ekuanitshit utilisent le territoire qui rejoint le fleuve Churchill au Labrador, même s’ils occupent une communauté située à l’embouchure de la rivière La Romaine. «On fait la chasse communautaire au caribou sans référence aux frontières qui ne sont pas notre invention», a conclu le chef Pietacho.

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