Développer des services universitaires permanents sur la Côte-Nord

Par Laurence Dupin 2:33 PM - 3 Décembre 2020
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Le pavillon Alouette de l’UQAC.

Les deux maires de Sept-Îles et Baie-Comeau, Réjean Porlier et Yves Montigny, ont tenu une conférence de presse afin d’apporter leur soutien à l’alliance inédite entre l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) et l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) qui a pour but d’enraciner des services universitaires permanents sur la Côte-Nord.

Réjean Porlier a précisé qu’il avait interpellé l’UQAC afin qu’elle contacte l’UQAR pour pouvoir présenter un seul dossier au gouvernement pour que les choses avancent. Ces dernières ont clairement manifesté leur volonté d’améliorer les services universitaires sur la Côte-Nord avec l’appui des ministères concernés. Les deux maires ont d’ailleurs fait part à Jonatan Julien, ministre responsable de la Côte-Nord, et à Danielle McCann, ministre de l’Enseignement supérieur, qu’ils étaient en faveur de cette alliance nécessaire pour pallier le manque de main-d’œuvre qualifiée sur la Côte-Nord.

« Nous parlons de ce dossier depuis un bon moment. Ce qui nous anime beaucoup c’est la démographie. La plupart de nos jeunes s’installent où ils obtiennent leur diplôme. Si nous n’augmentons pas le taux de diplomation, nous ne sortirons pas du cercle vicieux et nous continuerons à nous vider de notre population », a précisé le maire de Sept-Îles.

« Il s’agit d’une alliance inédite pour l’enracinement chez nous de services universitaires. Cela allie le Saguenay-Lac Saint-Jean, le Bas-Saint-Laurent et la Côte-Nord. Je suis très enthousiaste, car la Côte-Nord travaille ensemble pour notre jeunesse. Mais nous ne sommes pas au bout de nos démarches, il faut que cette alliance obtienne les appuis du gouvernement », a confié Yves Montigny. Pour lui, cela pourra ensuite ouvrir la porte au développement de pôles de recherche. « La Côte-Nord est la seule à ne pas avoir de services universitaires permanents. Il est temps que cela change. »

Les deux universités ont pour but d’assurer une présence universitaire accrue, de favoriser une meilleure stabilité de l’offre de formation et d’encourager la poursuite d’études universitaires en région. Cela permettrait de retenir les jeunes dans leur région puisque la majorité de ceux qui partent étudier ne revient pas s’installer sur la Côte-Nord.

« La Côte-Nord demeure une des rares régions qui ne peut compter sur une présence universitaire en bonne et due forme, assurant à la fois formation et recherche. Les conséquences sont directes sur notre développement. Enfin, nous avons devant nous une alliance stratégique non seulement entre deux universités, mais également avec le milieu, qui nous permettra de véritablement enraciner les services universitaires dans la région, au bénéfice de toute la communauté », confie Réjean Porlier. « L’étape suivante est d’aller chercher des enveloppes pour mettre en place des services permanents. »

« Il y a clairement un lien de causalité qui fait que nos jeunes, après leurs études secondaires ou collégiales, quittent la région et il faut se battre pour les ramener. Cette proposition sans précédent unissant trois régions (Côte-Nord, Saguenay–Lac-Saint-Jean et Bas-Saint-Laurent) a tout le potentiel de freiner l’exode de nos jeunes », précise Yves Montigny, maire de Baie-Comeau.

L’UQAC a déjà un campus à Sept-Îles, et l’UQAR développe actuellement une antenne universitaire à Baie-Comeau. Leur association va permettre d’optimiser l’organisation de leurs services universitaires pour l’ensemble de la population nord-côtière.

Cela se concrétiserait notamment par une augmentation du nombre de cours qui sont actuellement donnés au Cégep de Baie-Comeau par l’université. Pour le moment, il n’y a pas de formation régulière.

Pour Sept-Îles cela permettrait d’avoir plus de gens qui vivent avec le milieu et qui puissent ainsi adapter les formations pour qualifier la main d’œuvre et l’ajuster à la demande.

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