Deuxième usine de bouletage en suspens : Rien de neuf pour Port-Cartier

Par Éditions Nordiques 5 Décembre 2012
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En marge du congrès Mines Québec, qui s’est tenue la semaine dernière à Québec, une nouvelle lancée voulait qu’ArcelorMittal Mines Canada reporte la construction d’une seconde usine de bouletage à Port-Cartier. C’était loin d’être une nouvelle pour les principaux intéressés. En effet, il y a déjà plusieurs mois que l’entreprise avait laissé entendre que ce projet était en suspens.

On se rappellera qu’en mai 2011, l’entreprise avait dévoilé en grandes pompes à Fermont un investissement de 2,1 milliards $, annonce à laquelle participait le premier ministre de l’époque, Jean Charest, qui y voyait là un lancement idéal pour son Plan Nord. L’investissement comprenait l’augmentation de la capacité de la mine du Mont-Wright, l’amélioration des équipements ferroviaires et portuaires ainsi qu’une deuxième usine de bouletage à Port-Cartier.

Toutefois, quelques mois plus tard, ArcelorMittal revoyait déjà le projet d’usine de bouletage. En janvier dernier, le directeur des communications de l’entreprise, Éric Tétreault, déclarait au journal Le Soleil : «On attend toujours les résultats des études de faisabilité (de l’usine de bouletage), qui devraient arriver dans les prochains mois, mais il n’est pas facile de prendre une décision dans ce dossier car on vit toujours une période d’incertitude économique». Dans l’état actuel du marché du fer, rien ne laisse croire que la compagnie ait changé d’idée là-dessus.

Pas une nouvelle
«Pour nous, ce n’est pas du tout une nouvelle, ça fait déjà un an que le projet d’usine de bouletage est sur la glace», a lancé le permanent du syndicat des Métallos sur la Côte-Nord, Nicolas Lapierre. «Les travaux d’extraction du minerai, l’agrandissement du Mont-Wright et les modifications du chemin de fer se poursuivent toujours, dans l’objectif de sortir le plus possible de minerai sans transformation. C’est déplorable de voir qu’ArcelorMittal ne mette pas plus d’efforts sur la transformation du minerai au Québec», a-t-il ajouté.

«Ce qui m’inquiète, c’est l’état du marché du fer, pas le report du projet d’usine de bouletage», a déclaré pour sa part Laurence Méhot, mairesse de Port-Cartier. «Ce que la compagnie me donne comme son de cloche, c’est que le projet d’usine de bouletage est en veille, il n’est pas mort. De toute façon, ça prend trois ans pour construire cette usine et dans le contexte actuel, ça donne le temps à ArcelorMittal de se positionner. Il y a plusieurs éléments à considérer, comme l’arrivée possible du gaz naturel en 2016, ce qui permettrait de réduire les coûts et les gaz à effet de serre.»

Deuxième usine de bouletage en suspens, rien de neuf pour Port-Cartier. (Photo – ArcelorMittal)

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