Déraillement de train: Un travail colossal s’amorce pour IOC

Par Fanny Lévesque 11 novembre 2014
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Deux dirigeants de la Compagnie minière IOC se sont adressés aux médias ce matin pour «faire le point» sur le tragique déraillement de train, qui a coûté la vie au conducteur, Enrick Gagnon de Sept-Îles, il y a bientôt une semaine. La société doit encore attendre que les parois rocheuses qui longent le tracé de la QNS&L soient totalement sécuritaires avant de mettre de l’avant leur plan de match colossal pour rétablir la situation.

C’est avec beaucoup d’émotions que le vice-président des opérations du sud pour IOC, Louis Cyrenne et le directeur des opérations et de l’entretien du chemin de fer QNS&L, Benoit Méthot, ont pris la parole publiquement. «La semaine n’a pas été facile, a affirmé M. Cyrenne. J’offre mes plus sincères condoléances aux proches et à la famille de M. Gagnon».

«Chez Rio Tinto, la santé-sécurité n’est pas une priorité, c’est une valeur qui nous habite (…) Des événements comme ceux-là nous reconfirment qu’on doit être déterminé à travailler plus fort, on doit en faire plus (…) Chacun d’entre nous quitte la maison en voulant d’y revenir», a-t-il ajouté.

Son collègue avait aussi un mot pour la famille de M. Gagnon. «C’était quelqu’un de toujours positif, de bonne humeur, avec qui il était facile de s’entendre et il va manquer à toute son équipe», a rajouté M. Méthot, avec cœur.

Plus de surveillance
Le vice-président aux opérations du sud chez IOC, Louis Cyrenne assure que la société devra «se questionner pour que de tels événements ne se reproduisent plus». Déjà, l’entreprise explique qu’elle étudiera «toutes les possibilités» pour que par exemple, les endroits plus à risque sur son tracé soient «plus suivis». Pour l’heure, la voie ferrée est inspectée deux fois par semaine.

À savoir si la possibilité d’ajouter un deuxième conducteur à bord des convois est étudiée par la minière, les dirigeants répondent que «pas pour l’instant», en attendant les conclusions du rapport d’enquête du Bureau de la sécurité des transports.

Opérations complexes
Presque une semaine après le déraillement IOC peinait toujours à accéder au site, en raison de l’instabilité des sols dans le secteur. Les autorités ont procédé à du dynamitage pour faire bouger le talus instable. La minière devra ensuite s’assurer que les parois rocheuses qui bordent presque la moitié du chemin de fer de 418 kilomètres soient sans danger d’érosion avant de penser dégager le lien ferroviaire obstrué.

«On ne sait pas quand ce sera stable, ni combien de matériel devra être dégagé de la voie», a affirmé Benoit Méthot. «Alors, c’est difficile d’estimer quand la circulation pourra reprendre», a-t-il ajouté. Chose certaine, le départ d’un train de passagers jeudi vers Schefferville est annulé.

«On est en pleine nature, sans accès routier, a rappelé M. Méthot. Tout l’équipement mobilisé sur le site doit l’être par hélicoptère ou par le chemin de fer». La minière planche également sur différents scénarios pour extirper ses deux locomotives tombées dans la Moisie. «C’est extrêmement complexe, on parle de 200 tonnes chacune, la procédure est en développement, mais c’est sûr que ça va prendre plus qu’une grue!»

En ce qui a trait à l’environnement, des estacades doubles ont été installées à trois niveaux sur la rivière, en collaboration avec l’organisme SIMEC, pour confiner le diesel qui a fui de l’une des deux locomotives. Elles seront en place jusqu’à ce que les réservoirs soient dégagés. Pour cette dernière opération, des équipes de plongeurs doivent être mises à contribution.

IOC affirme être en «étroite collaboration» avec les minières qui empruntent le tracé. Il est encore trop tôt pour quantifier les pertes liées à l’arrêt de la circulation. Chaque semaine, une quarantaine de trains circulent sur le chemin de fer de QNS&L.

Le vice-président des opérations du sud pour IOC, Louis Cyrenne et le directeur des opérations et de l’entretien du chemin de fer QNS&L, Benoit Méthot, en point de presse mardi. (Photo : Le Nord-Côtier)

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