Débat sur les hydrocarbures: Des effets sur le tourisme à Anticosti?

Par Fanny Lévesque 25 août 2016
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Tout le débat sur l’exploitation des hydrocarbures sur Anticosti aurait-il incité les touristes à s’y rendre? Chose certaine, le bilan touristique de l’île de la Minganie affiche une croissance de 24% jusqu’à présent cet été.

«Les effets collatéraux de la «crise» des hydrocarbures si on peut l’appeler ainsi, c’est que ça apporte plus de touristes ici», affirme le directeur général de la municipalité de quelque 200 âmes, Frédérick Lee. Le bureau touristique de l’endroit sera d’ailleurs ouvert trois semaines de plus que prévu, en septembre.

Du 1er juin au 24 août, un total de 906 curieux ont franchi les portes du bureau d’information pour mieux connaitre les attraits de l’île, c’est 24% de plus que l’an dernier. En juillet seulement, le nombre de visites a bondi de 11%. «On parle assurément d’un super bon achalandage», a indiqué Catherine Allard de Tourisme Côte-Nord.

Le directeur général rapporte que «plusieurs» touristes font part de leur souhait de profiter de l’île «avant que». «Malheureusement, ils nous disent avant que ça soit tout défait par exemple, on leur dit que ça ne sera pas le cas et qu’on travaille fort pour ça, mais effectivement on a beaucoup plus de touristes», explique M. Lee.

Tourisme Côte-Nord n’est pas prêt pour sa part à faire de lien de «cause à effet entre les éléments qui ponctuent l’actualité» et l’achalandage touristique sur Anticosti. «Par contre, plus on parle d’un lieu, plus on en entend parler, plus, peut-être, que ça peut inciter les gens à le découvrir», nuance Mme Allard.

UNESCO

«On est content de l’attention des médias», souligne Frédérick Lee. «Mais, on veut montrer qu’on travaille sur autre chose, que l’île est autre chose que les hydrocarbures. Venez-nous voir, nous découvrir!» La municipalité prévoit même soumettre sa candidature pour que l’île soit désignée site du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Une offre d’emploi de chargé de projet pour «monter le dossier» a d’ailleurs été publiée en début de semaine. Au début du mois, Ottawa a invité les collectivités canadiennes à proposer les «endroits les plus exceptionnels» du pays pour célébrer le patrimoine du Canada. Les sites désignés par l’UNESCO seraient annoncés en 2017.

«(Cette démarche) n’est pas en lien avec les hydrocarbures. On le fait dans le sens qu’on estime qu’on a un site exceptionnel», assure M. Lee, tant sur le plan de l’histoire que de la beauté de l’île d’Anticosti. L’économie de l’endroit repose déjà sur le tourisme, mais la municipalité souhaite diversifier et consolider son offre.

La question de l’exploitation des hydrocarbures sur l’île continue de faire couler l’encre au Québec. En mai, les chefs innus et élus de la Minganie ont clamé haut et fort leur opposition au projet «mal ficelé» de la société Hydrocarbures Anticosti, qui aux dernières nouvelles, annonçait la préparation «sous peu» des sites de forages d’exploration.

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