COVID-19 : pas de Relais pour la vie cette année

Par Charlotte Paquet 12:50 PM - 3 avril 2020
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Au printemps, les campagnes de financement sont légion. Les activités rassembleuses se multiplient et des fonds s’engrangent pour soutenir une bonne cause ou une autre. Mais en 2020, la pandémie de coronavirus change la donne, notamment pour la Société canadienne du cancer (SCC) et son populaire et lucratif Relais pour la vie.

Après réflexion, la SCC vient de prendre la décision d’annuler toutes ses activités de financement jusqu’à la fin de l’été afin de respecter les consignes sanitaires en vigueur, notamment celles de la distanciation physique, et protéger la santé de tous. « Pour l’automne, on verra ce qu’il sera possible de relancer », a souligné au journal Le Manic le directeur des communications à la division de Québec, André Beaulieu.

« Nous sommes à mettre sur pied une nouvelle formule nous permettant de pouvoir faire les choses autrement, puisque les personnes atteintes de cancer ont grandement besoin de nous malgré tout. Dans les prochaines semaines, nous vous tiendrons au courant des nouveautés ou de la nouvelle façon de faire », indique le comité organisateur du Relais pour la vie de Sept-Îles, événement qui était prévu le 13 juin.

Le pire moment

André Beaulieu de la SCC avoue que la pandémie survient dans le pire moment de l’année pour son organisme puisque ses activités les plus lucratives se tiennent au printemps. « Le timing, en bon québécois, est extrêmement mauvais pour nous », a-t-il dit, ajoutant qu’une même situation n’aurait pas eu le même impact en novembre puisque les dons auraient déjà été engrangés.

À l’échelle du pays, la SCC s’attend à perdre 60 M$ de rentrées d’argent en raison de la crise sanitaire. C’est le tiers de ses revenus annuels. Au Québec, l’organisme va chercher habituellement autour de 27 M$. Là aussi, on s’attend à une perte autour d’au moins 30 %.

« La philanthropie fonctionne avec des événements terrain et avec des bénévoles. En ce moment, on n’a ni bénévole et ni possibilité de tenir des événements, on en est bien conscient », avoue M. Beaulieu, qui mentionne que d’autres avenues, virtuelles celles-là, sont à l’étude.

D’ailleurs, pour la campagne de la jonquille, une collecte est une campagne virtuelle est déjà lancée pour la campagne de la jonquille.

Avec les nombreuses personnes qui perdent leur emploi en raison de la COVID-19, l’organisme est conscient que bien de ses donateurs habituels passeront leur tour cette année. Et ceux qui ont la chance de travailler voudront probablement aider quelqu’un de leur entourage qui n’a pas la même chance.

« Le cancer ne prend pas de pause. On veut pouvoir encore aider », insiste le porte-parole, en soulignant que tout est fait pour éviter une rupture de services. « On travaille avec une clientèle vulnérable qui a d’autant plus raison d’être inquiète puisqu’il s’agit beaucoup de gens en traitement et leur système immunitaire est affaibli. »

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