Consultation sur les hydrocarbures: Trop précipité selon les environnementalistes

Par Éditions Nordiques 20 novembre 2015
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Le ministère de l’Environnement a consulté la population, jeudi à Sept-Îles, concernant la possibilité d’exploiter les hydrocarbures au Québec, dont à l’île d’Anticosti. Pour les environnementalistes, cette consultation est trop précipitée, alors que le milieu des affaires a souligné l’importance d’une desserte en gaz naturel dans la région pour diversifier l’économie.

Cette consultation publique s’est tenue à différents endroits au Québec cette semaine, dont à Port-Menier, lundi. Elle s’inscrit dans le cadre d’une évaluation environnementale stratégique sur les hydrocarbures, lancée le 30 mai 2014, qui conseillera le gouvernement pour une nouvelle politique énergétique et un projet de loi sur les hydrocarbures qui devrait être présenté en janvier prochain.

Une trentaine de personnes étaient présentes à Sept-Îles jeudi soir pour écouter les huit mémoires présentés devant les fonctionnaires du ministère de l’Environnement.

Plusieurs participants ont dénoncé la précipitation du gouvernement dans ce dossier, alors que 4000 pages de documents d’études ont été rendues publiques seulement le 3 novembre et que certaines études ne sont pas encore disponibles.

Le ministère a cependant décidé hier de prolonger de 15 jours la date limite de dépôt des mémoires, le temps que les études manquantes soient disponibles.

Cette consultation est «beaucoup trop précipitée», a affirmé Sébastien Caron du Conseil régional de l’environnement de la Côte-Nord. Celui-ci souhaite que ce ne soit pas «l’ultime consultation» et «s’attend à une consultation ultérieure» qui pourrait «être sur la forme d’un BAPE». «C’est un manque de respect», a mentionné un citoyen, Yves Perron, en parlant de la masse de documents qui a été rendue disponibles par le ministère seulement trois semaines avant les consultations.

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Émilie Paquet et Marc Brouillette de la Chambre de commerce de Sept-Îles. (Photo: Le Nord-Côtier)

Gaz naturel
Pour le milieu économique, l’exploitation de gaz naturel au Québec ou à Anticosti permettrait à la Côte-Nord d’avoir accès à cette source d’énergie nécessaire pour attirer des entreprises de deuxième et troisième transformation, tels des aciéristes.

C’est «un dossier qu’on défend depuis 1998», a souligné le président de la Chambre de commerce de Sept-Îles, Marc Brouillette. Ce dernier déplore que des entreprises aient décidé de s’implanter ailleurs parce qu’il n’y a pas de gaz naturel dans la région.

«La région a perdu des avantages stratégiques et économiques», a mentionné M. Brouillette.

Le commissaire industriel chez Développement économique Sept-Îles, Russel Tremblay, a donné en exemple l’aciériste autrichien Voestalpine qui a présenté un intérêt de s’implanter à Sept-Îles en 2011 et 2013, mais qui a finalement construit son usine au Texas, puisque le milieu ne pouvait fournir les 20 Bcf d’énergie nécessaire pour l’alimenter.


(Photo: Le Nord-Côtier)

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