Commission Charbonneau: «Un dîner de cons» qui «n’a rien donné», selon Bernard Gauthier

Par Fanny Lévesque 24 novembre 2015
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Bernard «Rambo» Gauthier n’est pas impressionné des conclusions du rapport de la commission Charbonneau, rendu public mardi matin.

 «Pour 44 millions, c’est cher payé», a lancé le leader syndical qui va jusque qualifier l’exercice de «dîner de cons» qui «n’a rien donné». Le représentant de l’Union des opérateurs de machinerie lourde n’entend d’ailleurs pas accorder «beaucoup de crédibilité» à l’imposant rapport de quelque 1700 pages.

«Les vrais acteurs n’ont pas été amenés à la table, poursuit-il, soulignant l’absence de l’ex-premier ministre du Québec, Jean Charest, devant la commission. J’ai l’impression que ç’a été monté de toutes pièces (…) qu’ils voulaient fouetter du monde sur la place publique».

Il croit aussi que son témoignage devant la juge France Charbonneau a fait partie «du show».

«Ils étaient plus à la recherche d’un monstre que de quelqu’un qui allait faire connaître la vérité (sur l’industrie)», suppose Bernard Gauthier.

Pas assez pour le travailleur

Le représentant syndical est d’avis que le rapport recommande davantage la protection du «donneur d’ordre» plutôt que de celle du travailleur en matière d’intimidation et de violence sur les chantiers. Selon lui, des entrepreneurs menacent encore aujourd’hui des ouvriers alors que ce volet a été écarté des recommandations.

«Nous autres quand on dénonce, on perd notre job», assure Bernard Gauthier, qui prétend que la situation s’envenime sur les chantiers depuis l’adoption de la Loi 33 qui donnerait selon lui «pleine gérance à l’entrepreneur».

«C’est pire que ça n’a jamais été», lance-t-il réclamant une meilleure protection des travailleurs qui dénoncent leur employeur.

Le leader syndical salue à tout le moins les faits mis en lumière par la commission sur les stratagèmes utilisés par le crime organisé pour infiltrer les centrales syndicales et leurs capitaux d’investissements.

«Je suis heureux qu’on soit arrivé à sortir ça, il faut préserver notamment le Fonds de solidarité (de la FTQ), c’est un joyau québécois, dit-il. Le milieu syndical a été ébranlé maintenant, il faut redonner confiance au travailleur parce que le milieu syndical est nécessaire au Québec».

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