19 avril 2024
Le Comité d’action et de vigilance pour les services de santé de l’Est de la Côte-Nord, réunissant élus, gens d’affaires et travailleurs au centre de santé de Sept-Îles, réclame un équilibre dans la prise de décision entre les deux pôles nord-côtiers que sont Sept-Îles et Baie-Comeau.
«La démarche, elle est fort simple, c’est de rééquilibrer ce qu’on est en train de déséquilibrer au niveau de la parité des deux pôles de la santé», a mentionné le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier, qui agit comme porte-parole du comité.
Le comité a été formé au lendemain de l’abolition du conseil d’administration du CSSS de Sept-Îles et est la suite des démarches entreprises par le milieu pour avoir un pouvoir décisionnel en santé dans l’Est de la Côte-Nord. Les membres du comité rappellent que des représentations au eu lieu à l’Assemblée nationale et qu’un mémoire a été rédigé par le c.a. du CSSS de Sept-Îles réclamant deux CISSS sur la Côte-Nord.
«Ce qu’on a compris, c’est que ça ne serait pas entendu. C’est drôle parce que Gaspésie-Les Îles ont eu droit à ce traitement-là, eux, la spécificité de leur territoire», a affirmé M. Porlier, ajoutant que le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, aurait donné l’assurance qu’il y aurait équité dans la représentation au CISSS.
«Le c.a., il n’y a rien de nommer, cependant, c’est au niveau des postes de direction qu’on a eu la claque en pleine face à savoir que les quatre premiers postes importants ont été nommés à Baie-Comeau. Pourtant, on nous avait assuré que ce n’est pas vers là qu’on se dirigeait. Si le pouvoir est concentré dans un endroit, la nature humaine est ce qu’elle est, on va tenter d’avoir les ressources près de nous», a expliqué le maire de Sept-Îles.
Perte d’un pouvoir «près de chez nous»
Pour Doris Nadeau, de Transit Sept-Îles et représentant le milieu communautaire, «on a perdu avec la loi 10 un pouvoir, mais plus une démocratie, au sens où on pouvait communautairement avoir accès à un pouvoir décisionnel près de chez-nous».
«C’est par la richesse de l’expérience acquise sur le terrain qu’on peut vraiment servir la population», a affirmé la Dre Marie-Pier Hogan, présidente du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens au sein de l’ex-CSSS. Celle-ci s’inquiète pour le recrutement des médecins omnipraticiens et spécialistes, la réalisation rapide des projets en cours, comme l’agrandissement de la résidence Gustave-Gauvreau, et le renouvellement et le maintien des équipements diagnostiques.
Pas une guerre de clocher
«Il n’est pas question pour nous d’en faire une guerre de clocher. Tout ce qui arrive à Baie-Comeau et qui est positif, on le salut», a mentionné le maire Porlier en réaction aux propos du ministre Barrette. «C’est le ministre lui-même qui alimente la division», a-t-il poursuivi. Le comité vise à «rétablir l’équilibre», mais sera permanent en étant «une vigie sur ce qui va se passer».
