Communautaire: Le Centre d’apprentissage Caméléon ferme ses portes

Par Éditions Nordiques 17 novembre 2016
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Sarah Toussaint-Léveillé

Par sa personnalité pétillante, Sarah Toussaint-Léveillé arrive très aisément à créer un contact avec les gens et à les transporter dans sa bulle créative.

Faute de financement, le Module d’épanouissement à la vie (MEV) de Sept-Îles se voit contraint de mettre fin au projet «Centre d’apprentissage Caméléon» qu’il parrainait, moins d’un an après son ouverture, le 17 novembre. Une  décision que ses administrateurs et son équipe de direction  ont eu à prendre avec un immense regret.

Pour justifier cette situation, la présidente du Conseil d’administrateur du MEV, Kathleen Richards, fait état d’un manque de référencement de la part du Centre intégré de la santé et des services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord, dont plusieurs employés sont appelés à interagir auprès de la même clientèle desservie par ce centre d’apprentissage. «Très peu de nos clients nous ont été référé par le CISSS Côte-Nord, déplore-t-elle. C’est une situation qui fait en sorte qu’on en arrive à un tel scénario. Nos services commençaient à peine à être connus de la population.»

La difficulté à trouver du financement pour assurer la pérennité de ce service qui répond à un besoin exprimé dans la communauté a fait en sorte que le service était offert depuis peu sur 4 jours plutôt que 5.

Une décision prise pour réduire ces frais d’opération. «On a reçu un fond de démarrage de 70 000$. Ça nous a été d’une très grande utilité. Par la suite, on a fait plusieurs demandes d’aide financière qui ont été refusées. On n’a senti aucune volonté de nous venir en aide», soulève la coordonnatrice du MEV, Annie Tremblay.

Un besoin reconnu

Selon Mme Tremblay, l’octroi d’un fond de démarrage venait reconnaître l’importance d’un tel service à Sept-Îles. «Le problème est que le gouvernement ne devrait pas donner d’argent par projet. Il est important de s’assurer que les services soient par la suite maintenus. Le besoin est toujours là, enchaîne-t-elle. Ça nécessite un accompagnement et un soutien financier récurrent. Il nous aurait fallu plus de temps. Le MEV ne pouvait plus se permettre d’assumer le déficit du Caméléon sans aucune garantie.»

De manière concrète, cette ressource contribuait à briser l’isolement vécue par les personnes de 21 à 35 ans ayant des contraintes sévères à l’emploi. «Après 21 ans, rien n’était offert à cette clientèle. Il y avait un trou dans l’offre de services que nous sommes venus combler, avance-t-elle. La fermeture du Caméléon renvoie ces personnes à leur domicile sans aucune réelle stimulation. Ça vient démontrer que la société accorde très peu d’importance à ces personnes», déclare Mme Richards.

Une flamme toujours allumée

Au cours des prochaines semaines, les administrateurs du MEV de Sept-Îles entendent faire différentes démarches pour  en arriver à rétablir le service dans un court délai. Pour ce faire, diverses actions seront effectuées dans la communauté septilienne et la population sera invitée à lui fournir son appui à diverses occasions.

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