Bonne retraite Jocelyne : la rencontre d’une famille dysfonctionnelle

Par Éric Martin 8:00 AM - 14 novembre 2019
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En se glissant dans la peau de Jocelyne, Josée Deschênes devient l’hôte d’un party de famille qui dégénère et dans lequel tous les coups bas sont permis.

Bien connue pour son rôle de Lison (Creton) dans La Petite Vie, Josée Deschênes incarne le rôle-titre d’une production théâtrale signée par nul autre que Fabien Cloutier. Dans Bonne retraite Jocelyne, le public est plongé au cœur d’une réunion de famille qui finit solidement par dégénérer.

Josée Deschênes éprouve un véritable plaisir à jouer le rôle de Jocelyne. « C’est un grand bonheur. Fabien a une connaissance de l’être humain hors du commun. Il parle de ce qu’il connaît. Ce sont de riches personnages dans lesquels on se reconnaît. Il vient créer une certaine euphorie. C’est-à-dire qu’il arrive à faire rire les gens aux éclats, à les faire rire jaune et même à ne pas les faire rire », explique-t-elle.

À la lecture du scénario de la pièce, on constate rapidement que cette famille est dysfonctionnelle. « Jocelyne a travaillé fort toute sa vie dans l’appareil gouvernemental. Elle a une retraite dorée. Elle est heureuse de prendre sa retraite et veut le souligner avec ses proches », enchaîne-t-elle. « Malheureusement, elle fait partie d’une famille qui ne s’écoute pas. Des gens qui parlent de toutes sortes d’affaires à tort et à travers. »

Une thématique centrale

Bien entendu, la non-communication des membres de cette famille constitue un élément clé de cette production théâtrale.

« Quand ils ont à parler d’eux, ils le font maladroitement. C’est un genre de party qui dégénère. Encore plus ce soir-là. C’est une démonstration qu’on peut mal communiquer. Les gens ont tous l’impression d’avoir vécu ce type de situation. Ils s’y reconnaissent. Bien sûr, Fabien a grossi la situation. Ça n’en demeure pas moins vrai », lance cette comédienne chevronnée.

Josée Deschênes se sent choyée de côtoyer sur scène des pairs aussi expérimentés qu’elle et certains de la relève. « Ils ont beaucoup de talent même si l’on ne les connaît pas par la télévision. Pour certains comédiens, c’est même un choix. J’ai moi aussi commencé ma carrière à Québec », raconte-t-elle. À ce moment-là, je faisais quatre ou cinq productions par année. Ce fut un bagage professionnel d’une valeur inestimable. »

Ayant été présentée à près de 100 reprises jusqu’à maintenant, cette pièce est déjà bien rodée avant même son arrivée sur la Côte-Nord. « On est toujours neuf sur scène. On a développé une certaine synchronicité entre nous. C’est nécessaire, car on doit se répondre et s’interrompre constamment », précise-t-elle. « C’est en soi tout un défi. Tout ça doit être bien orchestré afin que ça ne devienne pas un K.O. »

Des échanges constructifs

Fait intéressant à mentionner, la représentation, à Baie-Comeau le 15 novembre à Baie-Comeau et le 17 à Sept-Îles, sera suivie d’une discussion avec le public. Un moment grandement apprécié par Josée Deschênes. « C’est toujours instructif. Ça complète bien une soirée. On apprécie cette interaction avec le public. On en apprend beaucoup nous aussi », tient-elle à souligner. « Chaque personne du public vient avec son propre vécu, sa propre sensibilité. Le théâtre est quelque chose d’instantané. Ça crée un moment unique, singulier », conclut-elle.

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