Beaucoup d’efforts pour préserver la pointe de Moisie

Temps de lecture :

Plusieurs efforts sont mis pour préserver la pointe de Moisie.

Site naturel d’exception dans la région, beaucoup d’efforts sont mis de l’avant pour protéger la pointe de Moisie. Pour la deuxième fois en deux ans, le Conseil régional de l’environnement de la Côte-Nord (CRECN) entreprend des activités de restauration des milieux naturels du site.

À l’embouchure d’une des plus belles rivières à saumon au Québec, la pointe de Moisie offre un panorama unique. Avec 175 espèces différentes d’oiseaux qui fréquentent le site, ce qui représente plus du tiers des espèces au Québec, l’endroit est exceptionnel au niveau de la faune.

«Notre rôle est de permettre la cohabitation entre les activités humaines et la faune», mentionne Marie-Michelle Morneau, la coordonnatrice du projet «Préservons la pointe de Moisie».

Depuis la mi-mai, accompagnée de son équipe, elle mène à bien divers travaux pour protéger le site. En haut de la liste, la priorité est de restaurer le couvert végétal de la pointe pour répondre aux besoins fauniques.

«Les oiseaux se nourrissent de petits mammifères qui se cachent dans les herbes hautes, mais aussi de poissons. La végétation permet entre autres de limiter les sédiments dans l’eau, qui détériorent l’habitat du saumon et de la truite. Le couvert végétal est donc indispensable pour préserver le garde-manger», explique-t-elle.

Des heures de travail

50 000 élymes des sables et ammophiles à ligule courte ont ainsi été plantés dans les derniers jours. Par leurs racines en ramification qui créent un filet dans le sol, les plantes jouent un rôle primordial. Elles préservent la pointe en limitant l’érosion, réduisent l’apport de sédiments dans l’eau et fournissent un habitat pour les oiseaux.

«Il reste encore des impacts de l’occupation des squatteurs. On peut voir une toile de sentiers qui courent sur la pointe. Nous, on veut les fermer et créer un sentier qui répondra aux besoins des Septiliens et de la communauté innue pour la chasse et pêche», affirme la coordonnatrice. «Le sentier fait le tour de la pointe et offre plusieurs accès à l’eau. L’objectif est de concentrer la circulation dans celui-ci pour préserver ce qu’on a planté», poursuit-elle.

Collaboration demandée

Il est en effet assez facile de saboter les efforts mis sur la pointe. Un véhicule qui circule sur le couvert végétal l’endommage automatiquement. Le CRECN encourage donc de laisser les véhicules dans les aires de stationnement, de circuler à pied sur le site. Lorsque ce n’est pas possible, il est tout de même demandé de rester sur les sentiers.

«Parce que si on est présent partout sur le site, la faune n’a plus de zones de tranquillité, en plus de saboter les efforts pour limiter l’érosion. Il y a entre autres une colonie de sternes qui font leur nid sur la pointe, c’est une zone sensible», signale Mme Morneau.

Quelque 300 billots ont été plantés pour délimiter les sentiers aménagés par Marie-Michelle Morneau et son équipe. Des pictogrammes seront bientôt installés et des groupes scolaires iront peindre les billots.

«En même temps, ça va nous permettre d’expliquer aux jeunes l’importance du site et de ses multiples enjeux. C’est dommage, parce que ça ne prend pas grand-chose pour briser notre travail. Une seule personne qui roule dans le couvert végétal, c’est problématique. On demande ainsi à la population de faire attention, de respecter les zones.»

 

 

 

Partager cet article