Baby-Sitter: La misogynie et le féminisme abordés sous un nouvel angle

Par Éditions Nordiques 30 septembre 2017
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Visages connus du milieu culturel québécois, David Boutin, Isabelle Brouillette et Steve Laplante sont trois des quatre comédiens qui composent la distribution de Baby-Sitter.

Présentée par Les Voyagements dans l’Est-du-Québec, la production théâtrale Baby-Sitter s’articule autour des impacts d’une blague dite sexiste qui devient rapidement virale sur le web. Une situation moderne amenée avec légèreté afin de permettre aux spectateurs de jeter un regard neuf sur la notion de misogynie et sur le féminisme.  

La comédienne Isabelle Brouillette n’hésite pas à qualifier cette production théâtrale de moderne dans son propos. «Tout se passe en 2017. C’est un sujet qui demeure tout à fait d’actualité. Tour à tour, les gens verront la vulnérabilité de tous ces personnages. Ils en viendront à se questionner sur le féminisme et la misogynie, soulève-t-elle. C’est fait d’une manière très habile. Ils réaliseront que la frontière, la ligne à ne pas franchir, peut parfois être mince.»

Un cercle vicieux

Très rapidement, le narcissisme manifesté par les deux personnages masculins, après que cette blague sexiste ait été prononcée, fera en sorte qu’une situation à la base banale prendra une tournure inattendue. Elle deviendra virale sur le web. «De simples excuses auraient été suffisantes pour tourner la page. Cependant, les égos d’un et de l’autre entrent en jeu, explique-t-elle. Il est véritablement là le nœud du problème. Ils essaient de se déresponsabiliser de ce qui arrive en se trouvant des excuses pour justifier leurs comportements qui sont inappropriés.»

Selon Mme Brouillette, cette pièce démontre clairement qu’une blague sexiste n’a vraiment pas sa place dans un contexte où le rapport de force est inégal. «La base du savoir-vivre en société repose sur l’éducation des gens. Il ne faut pas chercher à faire de la femme une victime puisqu’elle n’est aucunement un objet. On a tendance à le faire de plus en plus et ça m’inquiète sérieusement. On ne doit pas s’amuser à salir la réputation d’une personne de la sorte sans motif valable», lance-t-elle.

Un angle rassembleur

L’humour devient un outil utilisé pour susciter chez les spectateurs une certaine réflexion. «Le ton est léger. Ça ne cherche aucunement à faire la morale aux gens. Le rire est utilisé d’une manière brillante. Tous les personnages ont leurs torts dans cette histoire et ils ont tous une manière propre de réagir à ce conflit qui n’est pas nécessairement la bonne», tient-elle à préciser.

En aucun cas les gens ne se sentent niaiseux ou dépassés par la manière dont le sujet est abordé. «Les différences entre les hommes et les femmes demeurent une thématique rassembleuse. Une véritable mine d’or. Ça rejoint toutes les générations. La blague sexiste devient un prétexte pour s’interroger de manière concrète sur la notion de respect de l’autre», avance-t-elle.

La pièce Baby-Sitter sera présentée le 2 octobre à la Salle Jean-Marc-Dion de Sept-Îles et le 6 octobre au Centre des arts de Baie-Comeau. Cette comédie grinçante met en vedette David Boutin, Isabelle Brouillette, Victoria Diamond et Steve Laplante. Écrite et coproduite par Catherine Léger et mise en scène par Philippe Lambert, cette production du théâtre Catfight et de La Manufacture circule pour une première fois partout au Québec.

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