Autoroute bleue : vers une nouvelle desserte maritime d’ici le printemps

Par Fanny Lévesque 6 Décembre 2011
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Les Armateurs du Saint-Laurent en partenariat avec le ministère du Transport du Québec et Hydro-Québec ont participé à la réalisation d’une étude de viabilité d’une toute nouvelle desserte maritime pour le transport de marchandises des grands centres vers la Côte-Nord. Les conclusions de l’étude, qui devraient être rendues publiques d’ici les prochains jours, pourraient se traduire par la création d’une entreprise responsable de la gestion du nouveau transporteur.

Bien peu de détails émanaient encore lundi de l’étude de viabilité qui se trouvait toujours, au moment d’écrire ces lignes, sur le bureau du ministère du Transport du Québec (MTQ). Pour l’heure, contrairement à certaines informations ayant circulé dans les médias, ni le choix des ports d’attache, des destinations et des navires utilisés n’ont encore été fixés.

«Ce n’est pas nous qui allons prendre ces décisions, mais plutôt les entreprises entre elles», a fait savoir le directeur général des Armateurs du Saint-Laurent, Martin Fournier, qui a réussi, par l’entremise de la réalisation de l’étude, à asseoir à la même table les acteurs importants de l’industrie maritime du Québec. «Notre rôle est davantage de prouver que le transport maritime doit prendre une plus grande place.»

La nouvelle compagnie, qui serait formée de plusieurs armateurs québécois, pourrait elle-même déterminer les destinations de la desserte en fonction de la rentabilité. «Ça pourrait dépendre de l’origine de la marchandise et de la destination, la desserte pourrait aussi être mobile», a précisé le directeur général. Par exemple, de l’équipement destiné au chantier de la Romaine pourrait quitter de Lanaudière vers le port de Havre-Saint-Pierre. En revanche, pour un autre projet, la desserte pourrait faire Montréal-Sept-Îles.

La 138 encore plus achalandée
Avec l’arrivée de grands chantiers sur la Côte-Nord, dont celui du complexe hydroélectrique de la rivière Romaine, près de Havre-Saint-Pierre et celui d’ArcelorMittal Mines Canada, à Fermont et Port-Cartier, les Armateurs ont estimé que 10 000 camions additionnels emprunteront annuellement la route 138, au cours des prochaines années. «On croit que nous sommes capables d’aller chercher une bonne portion de ces 10 000 voyages en empruntant la voie maritime», a ajouté M. Fournier. Avec l’achalandage anticipé, quelque 140 000 camions par année circuleraient sur le seul lien routier de la Côte-Nord. «C’est certain que le volume serait suffisant pour une desserte hebdomadaire.»

Les Armateurs du Saint-Laurent souhaitent que la nouvelle desserte soit en opération dès le printemps 2012. Entre temps, l’organisation planche à la mise sur pied de l’entreprise qui assurera la gestion du transporteur maritime. L’étude de viabilité pour favoriser le transport de marchandises vers les chantiers de la Côte-Nord a été lancée en avril 2010.

À Sept-Îles, ce sont plus de 250 000 tonnes de matériaux qui transigent bon an mal an via les deux systèmes mis en place pour favoriser l’emprunt de l’autoroute bleue sur une courte distance, le traversier-rail (photo), reliant Sept-Îles à Matane, et la barge utilisée par Aluminerie Alouette pour expédier l’aluminium vers les Grands Lacs.

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