André Maltais est reçu membre de l’Ordre du Canada

Par Mathieu Morasse 22 Décembre 2018
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André Maltais, C.M., est décoré membre de l’Ordre du Canada par la gouverneure générale du Canada, Julie Payette.

André Maltais a aidé à façonner la Côte-Nord que nous connaissons aujourd’hui. En reconnaissance de sa grande contribution, la gouverneure générale du Canada, Julie Payette, l’a investi membre de l’Ordre du Canada le 20 novembre dernier à Ottawa.

L’Ordre du Canada est la plus haute récompense civile canadienne. Il couronne l’œuvre d’une vie, le dévouement exceptionnel envers la communauté ou une contribution extraordinaire à la nation. Sa devise latine «desirantes meliorem patriam» signifie «ils veulent une patrie meilleure».

Né le 17 mai 1948 à La Malbaie de parents septiliens, André Maltais a fréquenté l’école primaire Gamache, à Sept-Îles, avant de faire son cours classique au séminaire de HauteRive (maintenant le Cégep de Baie-Comeau).

Il a siégé comme député libéral fédéral de Manicouagan de 1979 à 1984. En seulement cinq ans, il a été le catalyseur qui a mené à la construction du Quai de la Relance au Port de Sept-Îles, à la création du Parc national des Îles Mingan, à l’établissement de Radio-Canada Côte-Nord à Sept-Îles, ainsi qu’à la modernisation des neuf aéroports du Nunavik.

«Un gros élément, on avait l’unité des différentes municipalités. Ça nous a grandement aidés, on parlait juste d’une voix. C’est ce qui nous a permis de débloquer ces dossiers-là», se souvient-il.

Ami des autochtones

Avec d’autres, il a convaincu le gouvernement de Pierre Elliott Trudeau de reconnaître les droits autochtones dans la Charte des droits et libertés.

«Les Indiens n’étaient pas reconnus à cette époque-là. Ça a été une grosse bataille. Finalement, on l’a inclus dans la Constitution de 1982. Ça a fait un gros déblocage pour la question autochtone», relate-t-il.

Au sein du gouvernement Trudeau, il a été secrétaire parlementaire aux affaires indiennes, puis secrétaire parlementaire au développement économique régional.

«[Il a travaillé] ardemment à la reconnaissance et à la promotion des peuples autochtones du Canada. À titre de secrétaire parlementaire des Affaires indiennes et du Nord canadien et comme négociateur fédéral en chef dans le dossier Atikamekw et Montagnais, il a su donner une voix à la Côte-Nord», indique sa fiche à l’Ordre du Canada.

Il a aussi été nommé secrétaire aux affaires autochtones du Québec en 2005.

Il a écrit le livre «Le réveil de l’aigle», publié en 2013, dans lequel il fait un récapitulatif sur les relations entre les Canadiens et les Premières Nations. Il y expose la situation actuelle et y propose des pistes de solutions.

Héritage

De l’ensemble de ses réalisations, André Maltais peut se targuer d’avoir créé de l’espoir et des outils de développement pendant le contexte économique morose de la première crise du fer.

«Je suis fier d’avoir laissé quelque chose pour l’avenir. L’important en politique, ce n’est pas la durée de la personne. C’est que l’ouvrage dure.»

À 70 ans, il a encore la vivacité d’esprit et la voix énergique d’un homme dans la fleur de l’âge. Il n’est d’ailleurs pas encore à la retraite, faisant de la négociation pour des compagnies privées.

«L’âge n’a pas beaucoup d’importance, c’est la santé. Et d’avoir des idées avec d’autres personnes. Ça, ça fait du bien», expose-t-il.

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