À la Source : une envolée de lanternes pour ces tout-petits, partis trop tôt  

Par Jean-Christophe Beaulieu 15 octobre 2018
Temps de lecture :

Julie Murray, intervenante, et Julie Rousseau, directrice d’À la Source Sept-Îles.

L’organisme À la Source Sept-Îles organise une envolée de lanternes au Vieux-Poste, afin d’accueillir les parents affectés par la perte de leur bébé. Spécialisé en périnatalité, l’organisme est le seul sur la Côte-Nord à offrir divers services aux femmes qui viennent d’accoucher et à leurs proches, ainsi qu’un service d’aide et d’écoute pour les parents endeuillés.

Auparavant le Collectif pour la Santé des Femmes, À la Source Sept-Îles est un organisme spécialisé en périnatalité. Avec seulement deux membres, l’équipe arrive à faire de petits miracles et à soutenir plusieurs personnes dans leur cheminement.

Le 15 octobre, l’organisme tient une soirée symbolique de recueillement pour les parents qui vivent ou ont vécu un deuil.

«Ça peut être une maman qui a fait une fausse couche ou qui a eu sa grossesse à terme, mais d’un bébé mort-né. C’est pour tous les gens qui ont vécu la perte d’un petit bébé parti trop tôt», indique l’intervenante Julie Murray. «On n’en entend pas vraiment parler, mais ces gens vivent de réels deuils. C’est une épreuve taboue qui se vit souvent dans le silence. Ça peut être très dur à vivre, autant pour la femme que l’homme», souligne-t-elle.

Une dure épreuve pour le couple

Les impacts de la perte d’un enfant peuvent être critiques pour la survie d’un couple. Le père et la mère ne vivent généralement pas l’épreuve de la même façon.

«Ça peut énormément fragiliser le couple. Souvent, les deux ne l’accepteront pas de la même manière lorsque ça survient. Dépendamment d’où la femme est rendue dans le processus d’acceptation de sa grossesse, les impacts peuvent varier grandement. En le portant, en entendant son cœur battre à l’intérieur d’elle, la maman a une relation privilégiée avec l’enfant et peut réaliser les choses différemment. Le père a plutôt tendance à réaliser son rôle une fois que le bébé naît», illustre Mme Murray, en insistant qu’elle généralise.

L’intervenant invite les gens aux prises avec le deuil périnatal à contacter À la Source Sept-Îles. Des rencontres téléphoniques et des déplacements à domicile sont possibles.

Sages-femmes

À la Source Sept-Îles, c’est aussi de l’hébergement pour les femmes en milieu éloigné qui doivent venir accoucher à Sept-Îles. C’est également l’organisation d’activités pour faire sortir les mamans de leur isolement, une fois qu’elles ont leur bébé. Et comme les gens de la région n’ont pas accès à des services de sages-femmes, l’organisme forme des «accompagnatrices à la naissance».

«C’est un service méconnu, mais très apprécié. On a deux accompagnatrices à Port-Cartier et six à Sept-Îles. Elles font un suivi prénatal pour démystifier les peurs de la maman face à l’accouchement, la mettre en confiance dans sa capacité à accoucher et lui donner divers trucs. On guide le papa, aussi, dans son rôle», explique Julie Rousseau, directrice d’À la Source. «C’est prouvé que cet accompagnement fait baisser le stress de la maman, ce qui contribue à faire baisser les taux d’intervention médicale», souligne-t-elle.

Pour ceux qui souhaitent soutenir la petite équipe, l’organisme s’autofinance grâce à deux petites boutiques aménagées à même les locaux au 469 Dequen. On y retrouve des produits écologiques et québécois, tels des couches lavables et des vêtements d’allaitement.

 

 

Partager cet article