Le centre mère-enfant de Sept-Îles privé de la moitié de son personnel

Par Emy-Jane Déry 6:00 AM - 22 septembre 2021
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Le centre mère-enfant de Sept-Îles doit composer avec près de 50% de son personnel habituel en moins, ce qui l’a forcé à prendre des décisions majeures sur son offre de services au courant de l’été.

Depuis le 28 août, les accouchements sont toujours possibles à l’hôpital de Sept-Îles, mais tous les cas qui se présentent avec des complications doivent être transférés vers un autre établissement. La pédiatrie, qui utilise le même personnel que la pouponnière, a aussi réduit ses services. Les enfants devant être hospitalisés doivent être transférés ailleurs.

Au moment d’écrire ces lignes, la situation devait être rétablie durant la semaine, mais il n’était pas possible pour le CISSS d’écarter la possibilité d’autres coupures de services prochainement.

«Nous avons pris des décisions au fil de l’été pour préserver notre capacité à accoucher les mamans et à les accueillir, par la suite, avec leur bébé, et ce, de façon très sécuritaire», a assuré Marc-André Cody, chef de service du centre mère-enfant de Sept-Îles. «Les décisions que nous avons prises, c’est pour éviter de se mettre à risque et pour minimiser les impacts de notre pénurie de main-d’œuvre.»

En temps normal, le service a besoin de 25 infirmières pour fonctionner adéquatement. Il en compte présentement 12. À cela s’ajoutent deux infirmières issues d’agences, mais leur présence est loin d’être assurée dans le temps.

«Comme notre personnel est ultra spécialisé et qu’il y a une pénurie en obstétrique partout au Québec, ça devient de plus en plus difficile de se confirmer de nouvelles ressources», a souligné M. Cody. 

Rassurant

Bien que des transferts soient prévus en cas de complications, le chef de service assure que le département est quand même en mesure de gérer les cas qui tournent mal jusqu’à leur départ.

«Si nous avons un bébé qui naît en salle d’accouchement et qui a besoin de soins spécialisés, nous sommes en mesure d’ouvrir les soins intensifs néonatals. C’est que notre capacité à l’ouvrir sur plusieurs jours est très limitée. Donc, dès que le bébé est stabilisé et que c’est sécuritaire de le faire, nous allons le transférer», a-t-il nuancé.

Le service ne dispose pas de liste de rappel ou de personnel disponible sur demande pour combler ce genre de situation sur plusieurs jours. 

Préserver les troupes

Marc-André Cody affirme que les décisions de ruptures de services sont aussi prises afin de préserver les travailleuses le plus possible.

«On ne veut pas les épuiser, donc nous sommes très frileux à utiliser le temps supplémentaire obligatoire. Nous l’utilisons seulement lorsque c’est strictement nécessaire», a-t-il dit. 

Le gestionnaire souligne au passage le dévouement de ses équipes. Pour lui, il est clair que «tout le monde donne du sien».

«Les infirmières donnent beaucoup, elles font beaucoup de quarts de travail, elles ont soutenu le service dans les derniers mois. Cependant, c’est la majorité du temps supplémentaire volontaire. Dès que nous avons de la marge de manœuvre, nous leur accordons des congés pour qu’elles puissent se reposer», a-t-il indiqué.

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