La députée de Côte-Nord—Kawawachikamach—Nitassinan Marilène Gill critique sévèrement le budget fédéral déposé hier par Mark Carney, qu’elle accuse de masquer un déficit record et d’abandonner les priorités du Québec.
La députée bloquiste estime que le plus récent budget fédéral « flirte avec la fumisterie ». Elle reproche au gouvernement Carney de maquiller un déficit de 78 milliards de dollars à l’aide d’une « manœuvre comptable » et de ne répondre à aucune des six demandes jugées prioritaires par le Bloc québécois.
« Mark Carney flirte avec la fumisterie en déposant ce budget. Personne n’avalera la couleuvre à l’effet qu’on peut maquiller un déficit de 78 G$ en prétextant que 45 G$ de dépenses, sans être appuyées sur des actifs, constituent des investissements », a déclaré Mme Gill.
Selon elle, ce budget « ne répond pas aux besoins exprimés par les Québécois face aux diverses crises actuelles », notamment en santé et en matière de pouvoir d’achat des aînés. C’est pourquoi son parti ne votera pas en faveur de l’adoption de ce budget.
Des priorités jugées conservatrices
Le Bloc québécois reproche au gouvernement fédéral d’avoir ignoré ses propositions, notamment sur la santé, les infrastructures et le logement.
« Les mesures phares de ce budget sont la baisse d’impôt déjà annoncée, les investissements peu vraisemblables dans la défense et la coupe de dizaines de milliers d’emplois dans la fonction publique. Pierre Poilievre n’aurait pas renié ces priorités », a soutenu Mme Gill.
Elle dénonce également la décision d’Ottawa de réduire les transferts en santé à compter de 2028 et juge dérisoire le financement prévu pour les infrastructures en santé.
« Rien pour aider les aînés face au coût de la vie exorbitant. Rien pour aider les premiers acheteurs à accéder à la propriété », a-t-elle ajouté, rappelant que le Bloc réclamait la reconduction et le transfert sans condition des fonds pour la construction de logements.
La députée bloquiste critique aussi l’absence de mesures concrètes en matière d’environnement, alors que les industries pétrolières bénéficieront, selon elle, d’une prolongation de crédits d’impôt. « Mark Carney avait promis de la compétitivité climatique ; il s’agit plutôt d’une capitulation climatique », a-t-elle dénoncé.
Quelques points positifs
Malgré ses critiques, Mme Gill souligne certains gains obtenus par son parti, notamment en matière de transport routier et d’aéronautique. Elle cite la fin de la taxe de luxe sur les aéronefs et la reconnaissance du problème des chauffeurs à rabais.
Le Bloc salue aussi la décision d’étudier le projet de corridor du Nord et d’investir dans certaines infrastructures régionales, comme le chantier naval Forillon et la piste de l’aéroport des Îles-de-la-Madeleine.
Un exercice jugé politique
Selon Marilène Gill, les consultations menées par le gouvernement avant le dépôt du budget « relevaient du spectacle politique ». Elle déplore le refus d’Ottawa de rembourser les frais encourus par le Québec pour l’accueil des demandeurs d’asile ou de rétablir la taxe sur les services numériques.
« En réponse aux relents de fumisterie, les Québécois sont très nettement mieux servis lorsqu’ils font confiance à des Québécois », a conclu la députée de Côte-Nord—Kawawachikamach—Nitassinan.
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