VIDÉO ǀ Un attroupement de baleines filmé au large de Port-Cartier
Deux rorquals communs. Photo Jacques Gélineau
Un attroupement de baleines a été filmé au large de Port-Cartier dans les derniers jours, par l’observateur de mammifères marins, Jacques Gélineau. On les voit s’alimenter et interagir entre elles, une scène qui se faisait pourtant rarissime depuis plusieurs années.
Au courant de l’été, le phénomène a pu être observé à plusieurs reprises par l’écologiste, ce qui est signe d’une bonne santé des mammifères, estime-t-il.
« C’est un signe, quand on voit un attroupement comme ça, d’une bonne santé de l’écosystème », affirme Jacques Gélineau. « Parce que les animaux en profitent pour interagir. Quand ils sont en survie, ils cherchent la bouffe désespérément. »
Le groupe de huit individus composé de rorquals communs a été filmé le 31 octobre, au large de Port-Cartier.
Une régression de la présence de l’animal était constatée depuis une dizaine d’années, dans le golfe du Saint-Laurent. Leur absence avait de quoi inquiéter leurs plus fidèles observateurs.
« On en voyait une fois de temps en temps, donc on commençait à s’inquiéter », a dit Jacques Gélineau, qui s’implique dans des projets de recherche avec la Station de recherche des îles Mingan, qui documente les mammifères marins du golfe du Saint-Laurent.
Le réchauffement des eaux a un impact évident sur les populations. Or, en 2025, les eaux de surface ont été un peu plus froides que ce qui a été observé au cours des cinq années précédentes.
La région de Sept-Îles et Port-Cartier semble avoir été favorisée, mais pas celle de Mingan, où de gros attroupements n’ont pas été observés.
À cet endroit, au cours des dernières années, les rorquals communs auraient plutôt laissé leur place aux baleines noires.
« C’est comme si le biotope avait changé, puis les espèces se sont succédé », note M. Gélineau.
Les rivières, des alliées
Le jour de l’Halloween fut une sortie en mer sous le signe de l’abondance pour Jacques Gélineau. Il a filmé l’attroupement, mais au total, une vingtaine de rorquals communs ont été observés, neuf baleines bleues et huit baleines à bosse.
« Lorsqu’il arrive un foisonnement de plancton à une place, toutes les espèces se donnent rendez-vous à cet endroit-là », explique-t-il.
Selon l’observateur, il y a deux moments forts de présence de baleines dans le golfe du Saint-Laurent. Deux « bloom », période durant laquelle c’est la floraison de plantes qui nourrissent le phytoplancton, qui nourrit les baleines. Celui du printemps dure jusqu’au début du mois de juillet. Il coïncide avec la crue des rivières. L’autre arrive plus tard, en octobre.
D’ailleurs, Jacques Gélineau émet comme hypothèse que la présence de mammifères marins dans les secteurs de Sept-Îles et Port-Cartier est favorisée par les nombreuses rivières du territoire.
« Les nutriments exogènes sont souvent mêlés à de l’eau douce. Donc, la salinité étant moindre, ça permet à ces nutriments-là, ou ces panaches d’eau douce remplie de nutriments, de rester en surface, puis là, les plantes s’en nourrissent », avance-t-il.
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