De Baie-Comeau à Québec pour la nage synchronisée

Par Johannie Gaudreault 3:00 PM - 4 novembre 2025
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Mariane Lebel a vu son niveau augmenter depuis qu'elle est en sport-études à Québec. Photo courtoisie

À 14 ans, Mariane a dû déménager de Baie-Comeau à Québec pour faire partie de l’équipe nationale de nage synchronisée. C’est le prix à payer pour les athlètes de haut niveau des régions éloignées comme la Côte-Nord.

La jeune athlète, passionnée de nage synchronisée depuis l’enfance, a intégré un programme sport-études afin de continuer à progresser dans une discipline qu’elle pratique depuis l’âge de cinq ans.

Quitter le nid familial à seulement 14 ans n’est pas chose facile. Mais pour Mariane Lebel, jeune nageuse artistique de Baie-Comeau, c’était le prix à payer pour continuer à évoluer dans son sport. « C’est sûr que c’est un gros changement de vie, mais en même temps, ça ne s’offre pas souvent une opportunité comme ça », confie-t-elle avec maturité.

Jusqu’à récemment, Mariane s’entraînait avec le club de Baie-Comeau, dans un groupe qui compétitionnait aux niveaux régional et provincial. « À Baie-Comeau, on était les plus vieilles, c’était un groupe de 13-15 ans. C’était le plus haut niveau qu’on pouvait atteindre ici », explique-t-elle. 

Sa mère, Marie-Karine Maltais, en témoigne, sa fille avait atteint le niveau maximum. « On savait que Marianne avait atteint un plateau à Baie-Comeau. Quand on a analysé les pour et les contre, on a vu l’opportunité qu’elle puisse continuer de progresser dans son sport. »

Cette opportunité s’est concrétisée à la suite des Jeux du Québec, l’été dernier. L’entraîneuse-chef de Québec, présente sur place, a remarqué la jeune nageuse. « Ce qu’on ne savait pas, c’est que ça faisait déjà un moment que le club avait un œil sur ma fille », raconte sa mère.

Deux semaines seulement avant la rentrée, la famille apprenait que Mariane était acceptée au programme sport-études de l’école Cardinal-Roy, à Québec.

Une nouvelle vie bien remplie

Installée depuis la rentrée, Mariane partage désormais son temps entre ses cours et des entraînements intensifs. « Je vais à l’école le matin, puis après, je m’entraîne. On a la piscine de l’école pour nous, tout est mis en place pour ça », décrit-elle.

À Québec, la jeune Baie-Comoise s’entraîne près de 20 heures par semaine, soit presque le double de ce qu’elle faisait à Baie-Comeau. « C’est beaucoup plus d’heures, mais aussi beaucoup plus efficace. Les entraîneurs ne sont pas des bénévoles, ce sont des professionnels, certains ont même participé aux Olympiques », se réjouit-elle.

Le niveau d’intensité, lui, n’a rien à voir. « Les premières semaines, Mariane avait mal partout », raconte sa mère en riant. Malgré la charge, elle s’adapte bien à sa nouvelle routine. « L’école va bien, la synchro aussi. Je n’ai pas regretté d’avoir choisi cette voie-là. »

Une adolescente déterminée

Pour sa famille, ce déménagement rime avec sacrifices, mais aussi avec fierté. Marie-Karine, qui partage maintenant son temps entre Baie-Comeau et Québec grâce au télétravail, avoue que la séparation n’a pas été facile.

« On s’organise tout le temps pour que Marianne soit le plus possible avec nous, et qu’on soit présente dans sa vie, parce que 14 ans, c’est jeune. Elle est quand même rarement seule, mais en même temps, elle apprend l’autonomie à se débrouiller », raconte Mme Maltais.

La mère décrit sa protégée comme une jeune fille persévérante. « Elle a eu deux commotions en décembre dernier, et il a fallu l’arrêter un mois. Malgré ça, elle a poursuivi, sans jamais lâcher. »

Mariane fait maintenant partie d’une équipe nationale de nage synchronisée, représentant le Québec dans les compétitions canadiennes. Sa première compétition aura lieu à Montréal en février.

Et les Jeux olympiques ? « C’était mon petit rêve, mais je ne vise pas ça pour l’instant. Si un jour je suis rendue là, je vais y aller, mais pour l’instant, je veux juste continuer mon sport et m’améliorer », dit l’adolescente avec sagesse.

Sa mère, elle, ne cache pas son admiration. « Je suis très fière d’elle. Elle a du courage, de la discipline, et elle fonce. »

Et comme un symbole de cette persévérance, Mariane Lebel a récemment été nommée au Gala Méritas pour souligner son engagement et son parcours sportif exceptionnel.

Marie-Karine Maltais et sa fille Mariane Lebel. Photo courtoisie

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