Nouvelles aires protégées: une trentaine de projets « terrestres » nord-côtiers sous la loupe
La liste complète des aires protégées n'est pas publique, mais chacun des projets a été soumis aux MRC concernées qui ont dû donner leur aval à la démarche. Photo courtoisie Samuelle Durocher, Environnement Côte-Nord
Les démarches visant à déterminer de nouvelles aires protégées dans le Québec méridional se poursuivent. Les « candidatures » déposées dans le cadre de l’appel à projets du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs sont soumises à l’examen de tables de concertations locales et régionales. Ces dernières auront pour mandat de remettre des recommandations consensuelles au MELCCFP, qui s’appuiera sur celles-ci pour la suite des choses.
Une trentaine de projets d’aires protégées terrestres ont été déposés dans les 6 MRC de la Côte-Nord. La liste exhaustive n’est pas publique, mais chacun des projets a été soumis aux MRC concernées qui ont dû donner leur aval à la démarche. Les territoires ne bénéficieront d’aucune protection tant et aussi longtemps que leur statut d’aire protégée ne sera pas officialisé.
Les Conseils régionaux en environnement mèneront la prochaine étape, celle de la concertation.

Samuelle Durocher et Claire Pédrot de l’équipe d’Environnement Côte-Nord achèvent un grand tour du territoire. Elles ont parcouru les 6 MRC à la rencontre des membres des tables de concertation locales, dont le travail sera d’analyser les projets d’aires protégées et de bonifier les fiches d’analyse du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, grâce à leur connaissance du milieu.
« Il y a plusieurs démarches en cours, mais la base est commune pour les 15 régions. D’abord, il y a la démarche du canal général, pour les projets terrestres, qui est menée par les conseils régionaux en environnement. Pour les régions où il y a des propositions marines, Stratégies Saint-Laurent et les comités ZIP mènent cette étape. En parallèle, un processus est dédié aux projets portés par les Premières Nations avec l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) », résume Claire Pédrot.
Comités au travail
Les membres des six tables de concertation locales devront faire leurs devoirs dans les prochains mois.
« Ils vont prendre connaissance des propositions, les étudier, discuter des enjeux, des limites, des différents statuts, apporter leur expertise… », résume Mme Pédrot. Les fiches d’évaluation du MELCCFP serviront de base de travail.
« Pour chacun des projets déposés, ces fiches contiennent des informations colligées à travers diverses bases de données. Il y a des cotes en lien avec l’écologie, le culturel, les activités économiques qui ont lieu sur le territoire… Le travail des membres des tables de concertation est important, parce que certaines informations ne se retrouvent pas nécessairement dans les bases de données. Ils pourront bonifier l’information, la préciser. »
À l’été 2026, les membres des tables de concertation locales devront émettre leurs recommandations.
« Ces recommandations seront amenées à la table régionale et c’est la table régionale qui va émettre la recommandation finale qui sera envoyée au gouvernement du Québec », précise la représentante d’Environnement Côte-Nord.
Selon l’échéancier, les recommandations des tables régionales devront être déposées à l’automne 2026 au gouvernement québécois, qui doit officialiser les statuts des nouvelles aires protégées en 2027.
Pas de protection avant l’adoption
Les différents projets d’aires protégées ne jouissent d’aucun statut de protection à ce moment-ci du processus. « La mise en place de mesures administratives de protection se fera par les ministères concernés lorsqu’un consensus interministériel, puis une décision gouvernementale quant aux territoires à protéger aura été établie », indique à cet effet Josée Guimond, relationniste de presse au MELCCFP.
« Pendant que la démarche de concertation est en cours, aucun moratoire n’a été instauré concernant l’exploration ou l’exploitation sur les territoires visés par des propositions de protection. Cela signifie que, techniquement, si je prends l’exemple de l’exploitation minière, des demandes de claims peuvent être déposées dans ces zones. Cette possibilité suscite certaines préoccupations. À ma connaissance, cela ne s’est pas produit sur la Côte-Nord jusqu’à présent, mais il est vrai que ce type de situation a été observé dans d’autres régions », indique Mme Pédrot.
Un nouvel appel à projets est prévu en 2027. Le Québec souhaite protéger 30 % de ses territoires terrestres et maritimes.
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