Québec ordonne une enquête publique sur des décès impliquant des camions lourds
Un camion de transport circule sur le pont Macdonald-Cartier en direction de l'Ontario, vu d'Ottawa, le lundi 22 septembre 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Spencer Colby
Le coroner en chef du Québec, Me Reno Bernier, a ordonné la tenue d’une enquête publique sur des décès impliquant des camions lourds.
L’enquête publique, demandée par le ministre de la Sécurité publique du Québec, Ian Lafrenière, sera présidée par le coroner Me Dave Kimpton et portera sur les décès de Tanya et Elliot Lalonde survenus le 27 août 2025 sur l’autoroute 30 à Boucherville.
Dans un communiqué publié vendredi matin, on peut lire «qu’outre ces deux décès qui sont représentatifs des préoccupations associées aux camions lourds, le coroner pourra, s’il l’estime nécessaire, tenir compte pour établir ses recommandations, des circonstances entourant d’autres décès survenus dans les derniers mois dans le but de porter un regard complet sur la situation».
Selon les données de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), en 2024, 100 décès sur 379 décès qui se sont produits sur les routes sont survenus à la suite d’accidents impliquant un véhicule lourd. Il s’agit d’une augmentation de 35,1 % comparativement à 2023.
Plusieurs accidents impliquant des camions lourds ont également fait la manchette récemment.
«À la suite de l’examen de plusieurs collisions mortelles impliquant des camions lourds survenues dans les derniers mois, il nous apparaît nécessaire de déclencher cette enquête publique pour faire la lumière sur les enjeux existants et mieux protéger la vie humaine», a écrit le coroner en chef du Québec, Reno Bernier, dans un communiqué.
«Chauffeur Inc»
L’annonce de la tenue d’une enquête publique survient après que plusieurs acteurs de l’industrie du camionnage eurent dénoncé le phénomène des chauffeurs au rabais.
Le phénomène «Chauffeur inc.» aurait commencé en Ontario, avant de s’étendre au Québec.
Ces chauffeurs, souvent de nouveaux arrivants qui accepteraient de travailler pour des salaires beaucoup plus bas que ceux de l’industrie, ne sont pas des employés, mais des travailleurs incorporés.
Leur employeur ne prélèverait donc pas les différentes cotisations sur la masse salariale, comme le Régime des rentes, la CNESST et autres prélèvements, comme ceux des assurances collectives, du régime de retraite, propres à plusieurs employeurs. Pour l’employeur ontarien, il en résulterait une économie de 20 % à 30 %.
«Il y a eu beaucoup de morts et beaucoup de blessés dernièrement» en raison «de ces gens qui ne respectent pas la réglementation», avait fait valoir Jean-Claude Daignault, président de la Fraternité des constables du contrôle routier du Québec, lors d’une conférence de presse organisée par le Bloc québécois à Ottawa il y a quelques jours.
Le calendrier n’est pas encore précisé
Les détails du déroulement de l’enquête publique, incluant les dates des audiences, «seront communiqués ultérieurement et pourront être consultés dans la section Calendrier des enquêtes publiques du site Internet du Bureau du coroner», peut-on lire dans le communiqué publié vendredi.
Les personnes qui souhaitent «obtenir le statut de personne intéressée», peuvent transmettre au coroner une demande écrite exposant leurs motifs.
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