Le tour du monde de Jimmy Pelletier 

Par Anne-Sophie Paquet-T. 3:00 PM - 7 octobre 2025
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En pleine aventure autour du monde, le Baie-Comois Jimmy Pelletier poursuit son périple de 40 000 km à vélo à main sur cinq continents, une mission de résilience et d'inclusion au profit d'Adaptavie. Photo Mario Légaré

Parti le 27 juin avec sa conjointe Manon Bélanger, l’athlète paralympique originaire de Baie-Comeau, Jimmy Pelletier, s’est lancé un défi d’exception : parcourir 40 000 km, sur cinq continents et 27 pays en deux ans, et ce, en vélo à main.

L’objectif est précis, soit d’inspirer par l’exemple, porter un message d’inclusion et de résilience afin d’amasser des fonds pour Adaptavie, un organisme qui prépare la construction d’un complexe moderne dédié aux personnes vivant avec un handicap physique, intellectuel ou un TSA, à Québec.

Des racines nord-côtières 

À 19 ans, en 1996, un accident de voiture a laissé Jimmy Pelletier paraplégique. Plutôt que de freiner sa vie, le choc l’a propulsé vers les Jeux paralympiques de Turin dans la discipline de ski de fond et en luge en 2006.

Ces exploits ne s’arrêtent pas là, il s’est joint à l’équipe canadienne de vélo à main, à l’ascension du Kilimandjaro (2018), à la traversée du Canada (2019) et, aujourd’hui, il ne vise pas moins que le monde.

« Ce n’est pas un voyage, c’est un long marathon de deux ans », résume-t-il. « On avance kilomètre par kilomètre, jour après jour. »

S’il vit désormais à Québec, une certitude le guide déjà pour la dernière portion du périple, soit de passer par Baie-Comeau. « On ne déracine pas le petit gars de Baie-Comeau », lance-t-il le sourire dans la voix. « J’espère que la population sera là quand on reviendra. »

Près de 100 jours sur la route 

Les premiers coups de manivelles en Europe ont vite montré la différence entre un tracé théorique et la réalité du terrain. L’application de navigation choisissait parfois des sentiers étroits, bosselés, ou des routes trop dégradées pour un vélo à main, a confié le Baie-Comois au Manic

« On a changé d’approche et désormais, je prépare les trajets au jour le jour et on privilégie des routes plus normales », explique Jimmy Pelletier.

Les pays coup de cœur ? Dublin, pour l’accueil chaleureux « qui ressemble un peu à chez nous », et la côte méditerranéenne, roulante et lumineuse. 

D’autres péripéties se sont ajoutées au périple donc à Rome, un vol dans leur véhicule a privé l’athlète de matériel de soins où il explique avoir été « triste sur le coup », tout en restant positif.

Près de Nice, une panne d’électricité dans un logement les force à plier bagage ce qui a résulté de rouler 147 km en une seule journée, en plus d’une crevaison au crépuscule et d’une arrivée de nuit. Une expérience stressante, mais formatrice, selon l’athlète. 

À ce jour, l’équipe de Jimmy Pelletier est composée de Manon Bélanger, sa femme qui roule avec lui et des binômes de bénévoles qui se relaient.

D’ailleurs, ils ont dû changer d’hébergement plus de 50 fois. « Deux jours sur trois, on dort ailleurs, sans toujours trouver des endroits accessibles. Quand il y a des marches, l’équipe m’aide. Ça fait partie du défi », lance-t-il. 

La logistique sur deux ans

« Ce que fait Jimmy, ce n’est pas un voyage. L’exploit sportif est immense et la logistique, lourde », souligne Mario Légaré, ami, membre bénévole de l’équipe et chef de mission.

Les visas, le climat, soit de rester au chaud, les fenêtres de trois mois en Europe, les transits aériens, bref tout doit cadrer avec un calendrier serré.

La cible hebdomadaire est de 400 à 500 km. « On planifie à la semaine, puis on adapte sur la route. Ce qui compte, c’est d’arriver aux points d’entrée et de sortie aux dates prévues », souligne M. Légaré. 

Vers un record

En novembre, une étape symbolique se dessine. La possibilité de battre le record du monde de distance en vélo à main est à la portée du Nord-Côtier. « Quand on l’aura dépassé, je serai fier et mon équipe aussi, mais sans rien enlever à ceux qui ont ouvert la voie », lance Jimmy Pelletier. 

Au cœur de l’épopée, sa femme Manon Bélanger,  enseignante au primaire à Baie-Comeau, a pris deux ans sans solde pour accompagner son conjoint. « On a une grande complicité, on rit et on se soutient », exprime l’athlète remplie de reconnaissance.

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