Une première exposition à Montréal pour Félicia Vollant-Dubé

Par Alice Young 2:39 PM - 3 juillet 2025
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L'artiste Félicia Vollant-Dubé accompagnée de sa mère Claudia Vollant dans la galerie Productions Feux Sacrés à Montréal. Photo Nadine Vollant

L’artiste innue-naskapi basée à Sept-Îles, Félicia Vollant-Dubé, signe sa première exposition dans une galerie montréalaise, Enfants du silence

L’artiste peintre de 21 ans a produit quinze toiles pour cette exposition solo qui se tient aux Productions Feux Sacrés dans le Vieux-Port de Montréal, une tribune d’exception pour une artiste de la Côte-Nord. 

Enfants du silence illustre la réalité des enfants sur le spectre de l’autisme « dont le silence n’est pas une absence, mais une diversité dans les modes d’expression », peut-on lire sur le texte de présentation. 

« Ils n’ont pas de bouche mes bonhommes. Ça représente qu’on n’entend pas leur parole », explique Félicia Vollant-Dubé. 

Une palette de couleurs pastel et vives donne vie à des personnages mignons aux traits naïfs. Les thèmes sont toutefois loin d’être simplistes. 

Félicia Vollant-Dubé peint des moments de partage intergénérationnel et de célébration culturelle. On y retrouve notamment des danseuses vêtues de la jupe à rubans traditionnelle et des enfants qui jouent sur le territoire.

Félicia Vollant-Dubé les décrit comme « des moments de vie dans la communauté où [elle se] reconnait ». 

Félicia Vollant-Dubé

La jeune artiste s’est fait remarquer par l’équipe de Productions Feux Sacrés en travaillant sur une murale au Musée Shaputuan en 2024. 

La gérante de la galerie, Cécile Bond, lui a acheté un œuvre la journée même où elle l’a découverte. « J’ai vu sa passion pour la peinture », affirme-t-elle.

La galeriste lui a ensuite commandé quinze œuvres pour le mois de mars qui ont été remises dès le mois de janvier. « On leur donne de la visibilité et on les aide à devenir des artistes professionnels », explique Cécile Bond, qui a travaillé avec d’autres artistes autochtones partout au Québec. Du côté de Uashat mak Mani-utenam, elle a aussi fait rayonner les oeuvres d’Anatole St-Onge.

« Je suis contente qu’on voie mon travail », confie Félicia Vollant-Dubé, reconnaissante d’avoir une telle opportunité pour se faire connaître. 

L’artiste autodidacte vend d’ailleurs déjà ses toiles sur Facebook et aura aussi son kiosque au Festival Innu Nikamu 2025. « J’en fais tout le temps des toiles, elles se vendent », lance-t-elle avec franchise. 

L’amour d’une grand-mère

Son œuvre préférée? Une toile nommée Pour toi: « Ma grand-mère faisait de l’artisanat, des pantoufles, des couvertes et des chapeaux, qu’elle nous donnait. On voit plusieurs enfants qui portent ces chapeaux [sur la toile] »

L’amour des aînées est mis en valeur dans plusieurs œuvres. 

La toile Pour toi représente les confections de sa grand-mère portées par ses petits-enfants. Photo Nadine Vollant

Une trace de sa grand-mère revient aussi dans la toile Frère avant de dormir. « Quand j’étais jeune et que je dormais avec ma grand-mère, on disait toujours une prière », se souvient-elle. Cette prière en innu-aimun « Sheshush mani mak… » surplombe le dessin d’une grand-mère qui borde un petit garçon dans Frère avant de dormir.

Pour la suite, Félicia Vollant-Dubé aimerait poursuivre au Cégep dans un programme d’art ou d’animation. Elle continue à peindre pour « elle-même, parce que ça la relaxe ». 

L’exposition est en cours jusqu’au 31 juillet au 130 rue St-Pierre à Montréal.

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