24 ans dans la caserne de Sept-Îles

Par Sylvain Turcotte 5:00 AM - 2 juillet 2025
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Michel Cousineau, nouvellement retraité de la Sécurité incendie de la Ville de Sept-Îles. Photo courtoisie

L’heure de la retraite a sonné pour un des membres de la première heure de la mouture actuelle de la Sécurité incendie de la Ville de Sept-Îles. Après 24 ans, il était temps pour Michel Cousineau de tourner la page sur une carrière qu’il n’aurait pourtant jamais envisagée.  

Michel Cousineau est officieusement à la retraite depuis le 20 juin. Officiellement, ce sera à la fin de l’année, quand il aura écoulé les vacances et autres congés. Le natif de Montréal est maintenant résident de Lévis, tout en ayant encore un pied à terre en Côte-Nord avec un chalet à Franquelin.

Il répondra à l’appel qu’en cas de situation d’urgence, un feu de forêt, nomme-t-il en exemple, « une raison exceptionnelle. Je reviendrais pour un jour ou deux. On tourne la page », mentionne-t-il lors de l’entrevue avec le Journal

L’homme de 60 ans et quelque poussière, comme il le dit, n’aurait jamais pensé faire carrière dans ce milieu. Il était travailleur social de formation, un métier qu’il a exercé durant dix ans et qui l’a amené à Sept-Îles, au début des années 90.

« Être pompier, ce n’était pas un rêve de jeunesse pour cinq cennes », lance-t-il. 

En 24 ans à la Sécurité incendie, Michel Cousineau aura été pompier à temps partiel et lieutenant à temps partiel, pour par la suite cheminer vers 14 ans comme chef aux opérations à temps plein.

Durant sa carrière, Michel Cousineau en aura vu des événements.

« J’ai été béni. J’en ai vu des choses, des incendies majeurs », se remémore-t-il.

Il parle des maisons mobiles qui ont brûlé, d’un paquet de garages, citant au passage Monsieur Muffler (février 2022) et un sur la rue Évangéline, alors qu’il s’était effondré partiellement sur un pompier, et les Jardins de Chambord (2012). 

Pour l’incendie de l’immeuble à logements du 60 rue du Père-Divet (août 2019), Michel Cousineau a eu à sortir de ses vacances pour pencher sur la recherche et la cause. 

Il évoque aussi les sauvetages de personnes. Il aura sauvé deux vies. Il se dit privilégié d’avoir pu vivre ça deux fois. « C’est quelque chose d’exceptionnel », souligne-t-il.

Il a aussi participé à l’intervention de l’écrasement d’un hélicoptère en septembre 2015, sur la rivière Nipissis. 

Michel Cousineau retient également les feux de forêt, ceux de 2023, « c’était quelque chose, avec les évacuations au travers », raconte-t-il.

Ces événements, cette carrière, c’est assurément plus que le travail d’un homme. « Être pompier, ce n’est pas juste une personne qui fait tout. C’est la dynamique de groupe », assure-t-il. 

Page blanche

Le nouveau retraité parle aussi de passion, ce qui a longtemps été présent à la caserne. « On se pratiquait beaucoup. C’était une page blanche », dit-il, alors qu’il est entré en fonction en 2001, quand il y a eu la séparation entre le corps de police et celui des pompiers. Ce fut la mise en place du Service incendie de la Ville de Sept-Îles, comme on le connaît aujourd’hui.

Il a été un des artisans du département de prévention et de recherche et sauvetage.

De cette première heure, il y a Marc Cormier et Steeve Lévesque comme chefs aux opérations, ains qu’Adriano Catino, pompier à temps partiel, qui sont toujours actifs.

Le Service incendie de Sept-Îles a évolué au fil du temps. 

« Professionnalisme et santé-sécurité, ce sont deux éléments qui ont grandement évolué, indique Michel Cousineau. Au début, tout était croche, plus rudimentaire. Aujourd’hui, on a fait des pas de géants. Avec les techniques d’inspection, on est à des années-lumière. »

Son message aux futurs pompiers : « avoir le goût de l’aventure, même si ça peut être routinier par moment. Il y a toute l’adrénaline ».

Pour cette fraîche retraite, Michel Cousineau n’a pas de projets pour le moment. « On profite du temps ! » 

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