Le développement touristique s’accélère à Unamen Shipu

Edmond Mestenapeo Courtoisie Tourisme Winipeukut Nature
L’entreprise Tourisme Winipeukut Nature, propriété des Innus d’Unamen Shipu, attend impatiemment le prolongement de la route 138 pour agrandir sa clientèle. « L’objectif lorsque la route va ouvrir, c’est qu’on soit la première escale », explique Jacques Ruel, gérant de l’agence Innu Voyages.
L’expérience incontournable de Tourisme Winipeukut est une aventure de quatre jours et trois nuits sur l’île Apinipehekat, située au large d’Unamen Shipu. Les groupes d’un total de douze personnes sont récupérés par bateau à Kegaska, à l’extrémité de la route sur la Côte-Nord.
Au cœur de la biodiversité riche de l’île isolée, les visiteurs découvrent les traditions innues, tels que la pêche au homard, la cueillette de chicoutai et l’artisanat.
La force du voyage réside dans les rencontres immersives avec la communauté innue.
« Les gens repartent de là avec l’impression d’être allé vivre avec des amis », raconte Jacques Ruel. « Ce qui les intéresse, c’est la culture, l’artisanat et la langue innue », explique Edmond Mestenapeo, guide d’Unamen Shipu depuis 9 ans.
En excursion, le guide se fait un plaisir de nommer les plantes indigènes et les oiseaux migrateurs pour nourrir la curiosité des touristes.
« J’aime répondre aux questions sur l’histoire des Innus de la Basse-Côte-Nord, sur la pêche, la chasse, les oiseaux migrateurs […] et surtout sur notre protection de l’environnement », affirme-t-il.
L’entreprise possède d’ailleurs la certification Shipeku du tourisme autochtone durable.
Sur un territoire avec un écosystème autant riche et authentique en raison de son isolement, le tourisme peut rapidement avoir des répercussions écologiques importantes.
Les guides d’Unamen Shipu s’efforcent de sensibiliser les visiteurs aux réglementations locales de pêche. L’abondance du homard dans le secteur marque l’imaginaire de tous ceux qui y passent. « Hier ça n’a pas pris trente minutes avant qu’on prenne notre quota », raconte Edmond Mestenapeo.
Au fil du séjour, les touristes peuvent aussi déguster des mets traditionnels, pêcher sur la rivière Olamen et faire une visite guidée de la communauté.
Un nouvel autobus et des tentes de luxe
L’été dernier, Tourisme Winipeukut a reçu pour la première fois la visite d’un yacht français luxueux de la compagnie Le Ponant, avec 150 passagers. À leur arrivée, toute la communauté s’est rassemblée proche du quai pour les accueillir.
« Les gens de la communauté deviennent des ambassadeurs », explique Jacques Ruel. D’ailleurs, cinq guides de la communauté travaillent pour Tourisme Winipeukut Nature.
« On veut faire rayonner la communauté, mais on veut aussi créer de l’emploi », affirme M. Ruel. Pour la saison 2025, le bateau français reviendra à deux reprises.
L’entreprise a également acheté son premier autobus l’année dernière, pour devenir plus autonome. Elle offre notamment des tours guidés de la communauté d’Unamen Shipu aux croisiéristes du Bella Desgagnés.
Dans les prochaines années, l’île Apinipehekat sera agrémentée de tentes shaputuan luxueuses, les habitations traditionnelles innues.
La route entre Kegaska et Unamen Shipu est présentement en construction. Aucun échéancier final n’a encore été établi. Son prolongement permettra de simplifier plusieurs défis logistiques auxquels la compagnie touristique fait face. « L’approvisionnement est plus cher », explique Edmond Mestenapeo.
À découvrir
Des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.