Métaux Torngat penche vers le site de Pointe-Noire

Par Vincent Rioux-Berrouard 4:25 PM - 11 juin 2025
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Yves Leduc, chef de la direction de Métaux Torngat, s'adressant à des citoyens lors d'une rencontre d'information organisée à Sept-Îles. Photo Vincent Rioux-Berrouard

C’est vers le site plus consensuel de Pointe-Noire que l’entreprise de Métaux Torngat ira probablement installer son usine de séparations de terres rares à Sept-Îles.

« Je peux vous dire aujourd’hui, [qu’à moins de grandes surprises], il est fort probable qu’on recommande au conseil d’administration de Métaux Torngat de s’installer sur le site de Pointe-Noire », affirme en entrevue avec le Journal, Yves Leduc, chef de la direction de Métaux Torngat.

Initialement, l’entreprise avait ciblé un site dans le secteur du parc industriel Vigneault. Toutefois, ce lieu était au cœur de nombreuses préoccupations citoyennes en raison de sa proximité avec des secteurs résidentiels et de la source d’eau potable de la ville de Sept-Îles, le lac des Rapides.

« Je pense que ça va rassurer la population qu’on soit de l’autre côté de la baie », dit-il. Pour lui, ce changement potentiel de site est une preuve que l’entreprise est à l’écoute des citoyens.

Deux sites sont en évaluation pour l’usine de Métaux Torngat. Le site de Pointe-Noire est favorisé. Photo Vincent Rioux-Berrouard

Au cours des derniers mois, l’entreprise a analysé le site de Pointe-Noire et elle y voit plusieurs avantages. La proximité des installations portuaires et ferroviaires, ainsi que la qualité du terrain devrait faire pencher la balance vers le choix de Pointe-Noire comme site pour la future usine.

L’usine de séparation des terres rares à Sept-Îles demanderait un investissement de 760 M$. 250 emplois seraient créés lorsque l’usine sera en activité.

Métaux Torngat poursuit l’étude de préfaisabilité, ainsi que des études environnementales présentement. Selon l’échéancier préliminaire, si l’entreprise obtient toutes les autorisations gouvernementales et le financement nécessaire, la construction pourrait débuter en 2028.

Opposition

Ce changement potentiel de site ne convainc pas le groupe Sept-Îles sans Uranium (SISUR).

« Le projet n’est pas plus acceptable parce que ça va être les mêmes résidus », affirme le porte-parole du groupe Marc Fafard. « L’enjeu ce n’est pas le site, c’est la gestion des résidus. »

Il pense qu’il serait plus intéressant de développer des projets qui permettent la transformation de la boulette de fer de la Côte-Nord, à Sept-Îles.

Rencontres

Métaux Torngat a organisé deux rencontres d’information et de consultation citoyenne le mercredi 11 juin à Sept-Îles.

En poste depuis un peu plus de deux mois, il s’agit d’une occasion importante pour M.Leduc de venir discuter avec les résidents de Sept-Îles et de les écouter.

« J’ai la conviction que le succès de l’entreprise passe par l’écoute », a-t-il dit à des citoyens présents lors d’une des rencontres.

Au cours de l’été, l’entreprise souhaite poursuivre ses consultations afin d’établir un diagnostic des besoins de la communauté et ainsi pouvoir répondre à ceux-ci.

Selon Yves Leduc, Métaux Torngat peut aider à «améliorer la qualité de vie des Septiliens.»

Une trentaine de personnes ont assisté à la rencontre d’information organisée le mercredi 11 juin en après-midi, à Sept-Îles. Photo Vincent Rioux-Berrouard

Le projet de Métaux Torngat à Strange Lake consiste à ouvrir une mine à ciel ouvert située à environ 235 kilomètres, au nord-est de Schefferville, au Québec. La construction d’une route de 160 kilomètres permettrait de transporter le minerai jusqu’au port de Voisey’s Bay, au Labrador. Le minerai serait amené par bateau jusqu’à Sept-Îles.