Les Communes rejettent la motion demandant de verser 814 M$ aux Québécois

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, prend la parole lors de la période des questions à la Chambre des communes, le mercredi 11 juin 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Sean Kilpatrick
La motion bloquiste demandant au gouvernement libéral de Mark Carney de verser aux Québécois et aux Britanno-Colombiens une part équivalente aux près de 4 milliards $ de «remise» versés aux autres Canadiens a été battue.
Les députés du Bloc québécois n’ont pu compter, mercredi, que sur l’appui des élus du Nouveau Parti démocratique. Les libéraux et les conservateurs s’y sont tous opposés. Au total, 30 élus ont voté pour et 308 ont voté contre, selon ce qui a été annoncé à la Chambre des communes.
La motion demandait au gouvernement que les Québécois reçoivent une indemnité de 814 millions $. Un amendement était également sur la table pour que les Britanno-Colombiens obtiennent aussi ce qui serait leur part, soit 513 millions $.
Quelques minutes plus tôt, lors de la période des questions, le chef bloquiste Yves-François Blanchet a une fois de plus réclamé que le gouvernement corrige «son injustice flagrante» contre les Québécois.
M. Carney lui a répondu que c’est en fait pour accorder «une période de transition» aux «millions et millions» de familles qui étaient assujetties à la taxe fédérale qu’il a versé ce dernier paiement.
«Il y a des systèmes différents. Il y a des transitions différentes. Ce n’est pas injuste, c’est cohérent», a-t-il soutenu.
«Très à l’aise»
Questionné par les journalistes, le député libéral de Québec-Centre et économiste de renom, Jean-Yves Duclos, a déclaré qu’il comprend «très bien» la situation et qu’il est «très à l’aise» avec la décision de son parti.
«Les citoyens des autres provinces (que le Québec et la Colombie-Britannique) se sont fait promettre et ont budgété une dernière remise sur le carbone qu’ils ont reçue il y a quelques semaines», a-t-il déclaré.
Son collègue leader du gouvernement à la Chambre des communes, Steven MacKinnon, a pour sa part soutenu que le chèque a «tout à voir» avec la taxe carbone, rejetant du même souffle la proposition que ce soit un cadeau fait à une partie des contribuables à quelques jours des élections.
Jusqu’à présent, bien des libéraux, y compris le premier ministre, affirmaient que le chèque – 151 $ par contribuable ontarien par exemple – était distribué «à ceux qui ont contribué à ces montants-là», pour reprendre l’explication offerte par le président du caucus du Québec, Stéphane Lauzon, mercredi matin.
Or, cela était faux. En réalité, le gouvernement libéral de Mark Carney a choisi de verser en avril un dernier paiement de taxe carbone aux contribuables des provinces n’ayant pas leur propre tarification de la pollution.
Cette «remise» était cependant excédentaire vu que les sommes n’allaient jamais être collectées durant le trimestre visé, l’abolition du prix sur la pollution entrant en vigueur au premier jour de cette période.
Un outrage au Parlement?
Fait tout de même rare, les bloquistes ont carrément accusé les libéraux de «mentir» sur la question et ils jugent même que le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, a commis, mardi soir, un outrage au Parlement.
Le porte-parole bloquiste en matière de finances, Jean-Denis Garon, a plaidé que le ministre Champagne a fourni une réponse «trompeuse», qu’il l’a savait inexacte, et qu’il avait l’intention d’induire la Chambre en erreur.
«Elle (la réponse) laisse entendre que les remises ont été versées à même le mécanisme de la tarification carbone alors que les sommes proviennent, dans les faits, de l’argent public sorti des coffres du gouvernement qui sont constitués des taxes et impôts des Canadiens», a-t-il expliqué.
Lors de l’échange, M. Garon a demandé au ministre Champagne s’il reconnaît que le versement de la «remise» a été envoyé avant que la taxe qui le finançait ne soit collectée. Après avoir évité la question lors des quatre tentatives précédentes, le ministre lui a finalement répondu que «non» ce n’était pas le cas.
En point de presse, M. Garon a soutenu que le gouvernement Carney préfère «le mensonge» et «s’obstine à (ne pas) reconnaître la réalité» en répétant ad nauseam «l’équivalent en finances publiques que la terre était plate».
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