Un projet d’envergure pour sauver le saumon

Deux manœuvres transférant les saumons de la cage rotative dans des chaudières, qui seront ensuite appelés en chirurgie. Photo Renaud Cyr
L’étau se resserre sur les populations de saumons qui devront tous être remis à l’eau par les pêcheurs cet été à la suite d’un déclin démographique historique. Pour éviter le pire, le gouvernement lance un grand projet de suivi et de repopulation à travers la province. Chez nous, c’est la rivière Sainte-Marguerite qui fera office de laboratoire sur un horizon d’une dizaine d’années.
Il y a déjà quelques années que le gouvernement a mis le doigt sur la gâchette pour agir vite dans le dossier du saumon, et le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) redouble d’efforts pour recueillir des évaluations fiables des populations.
Le ministère cherche également à comprendre pourquoi des baisses historiques de montaisons ont été enregistrées dans les rivières à saumons du Québec comme la rivière Sainte-Marguerite à Sacré-Cœur et de ses deux bras.
« On pense que les mortalités sont en mer là où ils sont tous regroupés, et qu’il y aurait plus de mortalité qu’avant », fait savoir Karine Gagnon, biologiste au MELCCFP.
Cette dernière indique que, pour l’instant, il est « difficile de s’avancer » sur les causes de cette mortalité en augmentation.
« Nos principales hypothèses concernent les changements climatiques et les températures plus chaudes qu’avant dans le golfe du Saint-Laurent qui peuvent favoriser certains prédateurs et défavoriser les proies », dévoile-t-elle.
Gros suivi
Pour avoir une meilleure idée de ce qui se passe avec les jeunes saumons atlantiques qui vont en mer, Karine Gagnon et son équipe en prélèveront dans chaque rivière liée au projet, soit la Sainte-Marguerite et son bras nord-est, la rivière Petit-Saguenay et la rivière Saint-Jean.
Les individus prélevés à raison d’une centaine par rivière seront munis d’un émetteur acoustique au bout d’une courte chirurgie avant d’être remis à l’eau lors de leur dévalaison vers la mer.
« C’est un petit émetteur que l’on met via une chirurgie dans sa cavité abdominale du saumoneau, et ses fréquences vont être captées par un réseau de récepteurs dans le fleuve et le golfe du Saint-Laurent pour détecter les saumoneaux marqués », mentionne Mme Gagnon.
Avec les données qui vont être recueillies, les chercheurs auront une meilleure idée de leur trajet et des zones qu’ils fréquentent, en plus de les croiser avec d’autres données connues sur les prédateurs et les proies.
« L’hypothèse, c’est qu’il y aurait peut-être des saumoneaux qui ne traverseraient pas le détroit de Belle Isle, et qu’une certaine proportion resterait dans le golfe », affirme la biologiste.
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