Le promoteur Hy2gen Canada, qui porte un ambitieux projet de production d’ammoniac vert et de nitrate d’ammonium à Baie-Comeau, a tenu cette semaine deux soirées d’information ouvertes au public, à Pessamit et à Baie-Comeau.
L’objectif de ces soirées était de vulgariser les étapes du projet, répondre aux inquiétudes et établir un dialogue direct avec les citoyens.
Une première phase cruciale
Rencontré sur place, Pietro Di Zanno, directeur général de l’Amérique du Nord pour Hy2gen, a détaillé l’état d’avancement du projet. L’usine d’ammoniac est actuellement à l’étape du Front-End Engineering and Design (FEED), soit l’ingénierie approfondie visant à valider les technologies choisies et à confirmer la viabilité du projet.
En parallèle, une étude de faisabilité pour la production de nitrate d’ammonium est entamée.
« Ces deux volets sont synchronisés pour être prêts à amorcer la phase d’ingénierie complète d’ici la fin de l’année », explique M. Di Zanno. « C’est une étape déterminante pour décider si nous investissons dans ce projet, évalué à environ 2 à 2,5 milliards de dollars ».
Pourquoi Baie-Comeau ?
L’entreprise d’origine allemande dit avoir choisi Baie-Comeau pour une combinaison de facteurs stratégiques : un port accessible, un parc industriel bien situé, une main-d’œuvre déjà familière avec le milieu industriel et une proximité aux réseaux électriques.
« La ville possède tous les atouts pour accueillir une usine comme la nôtre », lance le directeur général. « L’hydroélectricité disponible, les liens routiers, et surtout la proximité avec le marché de l’explosif minier, notamment à Fermont, sont des éléments décisifs ».
Hy2gen entend produire localement de l’ammoniac vert à partir d’électrolyse de l’eau, en utilisant l’électricité d’Hydro-Québec, avant de le transformer sur place en nitrate d’ammonium. Ce produit sera ensuite expédié par camion jusqu’à Fermont, où il sera mélangé à d’autres composés par le Groupe français EPC, spécialisé dans la fabrication d’explosifs industriels.
Sécurité et transparence en priorité
Conscient que certains citoyens abordent le projet avec prudence en raison des risques perçus liés à des produits comme l’ammoniac et le nitrate d’ammonium, Pietro Di Zanno se veut rassurant : « Le nitrate d’ammonium n’est pas un explosif en soi », précise-t-il. « C’est un ingrédient stable qui devient explosif seulement après traitement dans un autre lieu, avec d’autres composés et aucun mélange ne sera fait ici ».
Il ajoute avant la rencontre des citoyens de la Manicouagan à l’hôtel le Manoir de Baie-Comeau, « je veux qu’on me pose des questions ». « On va être transparents, nous serons conformes à toutes les normes industrielles, et l’on va expliquer comment on le fera ».
Créer un lien avec la communauté
Hy2gen a aussi annoncé la création d’un comité de liaison citoyen composé de représentants de l’entreprise et de la population locale. « On veut écouter, prendre les préoccupations en note, puis y répondre avec des données concrètes et vérifiables », mentionne M. Di Zanno. Des rencontres régulières auront lieu et la première s’est réalisée le lendemain des portes ouvertes de Baie-Comeau.
Retombées économiques
Le projet pourrait générer jusqu’à 1000 emplois lors de la construction et de 250 à 300 postes permanents lors de la mise en exploitation. Hy2gen s’engage à embaucher localement autant que possible et à collaborer avec les autorités pour prévoir la logistique de logement et d’accueil des travailleurs.
Enfin, Pietro Di Zanno évoque un impact personnel, « ce projet, pour moi, c’est plus que de la technique. Dans ma vie, j’ai influencé trois personnes, ma femme et mes deux enfants, mais ce projet pourrait transformer la vie de 300 personnes ici. C’est très significatif », souligne-t-il avec conviction.
Prochaines étapes
Le dépôt officiel de l’étude d’impact environnemental est prévu dans les prochains mois. Si le processus suit son cours, le décret gouvernemental pourrait être accordé d’ici mai 2027.
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