Des artistes de Sept-Îles espèrent plus de visibilité pour vivre et non survivre

Emilie Caron-Wart 11:57 AM - 3 juin 2025
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Des artistes se préparent pour l'exposition Exabrupto. Photo Emilie Caron-Wart

L’absence d’une galerie d’art à Sept-Îles se fait sentir dans les poches des artistes qui sont à la recherche de solutions. 

L’insécurité financière est la principale problématique des artistes de la région et en pousse plusieurs à ranger leurs pinceaux. Sept-Îles ne détient pas de lieux dédiés à la vente des œuvres d’artistes. Ces derniers espèrent trouver des alternatives pour se faire découvrir et pouvoir vivre de leur passion.

« L’art c’est quelque chose de tangible, la peinture doit être vue, presque touchée, car l’art est émotif » fait valoir Christine Blaney, artiste peintre de la région.

Il y a déjà 8 ans que le dernier Symposium de peinture a eu lieu à Sept-Îles. Il s’agissait du Symposium de peinture MAMU, qui a été annulé en 2017 après 10 ans d’existence. Le projet a été mis sur la glace, car « la recherche de financement et le comité d’organisation étaient difficiles à trouver », explique Lauréat Moreau, directeur intérimaire du musée Shapituan, où avait lieu l’évènement. « La période du COVID a été difficile, mais on se remet debout et nous sommes à la recherche de partenaires et de financement pour 2026 » ajoute-t-il.

À la recherche de solutions

« Si tu savais le nombre d’organismes qui demande aux artistes, en commandite, des œuvres gratuites », déplore Christine Blaney. « Et ça, c’est une habitude que j’aimerais qui change, parce que les artistes, c’est les personnes les plus précaires. »

Un autre artiste peintre de la région, Carol Bérubé, a pris l’initiative d’aller vers les habitants et de peindre la réalité nord-côtière à vélo. Il parcourt la ville sur ses deux roues à la recherche d’inspiration, le chariot rempli de matériel pour s’exécuter. Il est toujours prêt quand l’inspiration se présente. Il veut connecter avec son public et cela lui donne « un rush d’adrénaline », comme il aime dire.

Il apprécie la spontanéité des œuvres et « le côté spectacle à ça » dit-il.

L’artiste peintre Carol Bérubé avec le vélo sur lequel il parcourt la Côte-Nord à la recherche d’inspiration.  Photo Emilie Caron-Wart

Carol Bérubé souligne aussi l’importance des collaborations avec les commerces locaux pour la visibilité locale, que ce soit des restaurants comme Chez Sophie ou la Compagnie qui affichent ses œuvres et le laissent se produire à l’occasion.

« Le Port de Sept-Îles m’a donné beaucoup d’aide au niveau de la visibilité », ajoute-t-il, en parlant de sa présence au Symposium de l’environnement de INREST en 2024.

Une exposition éphémère

L’artiste Christine Blaney a mis sur pied l’exposition éphémère Exabrupto qui ouvre jeudi, à Sept-Îles. 

Elle a pour but de faire découvrir les artistes peintres d’ici et de leur permettre de vendre leur art. En plus de Mme Blaney, les artistes septiliennes Jacinthe Collin, Claire Barriault et Johanne Roussy y exposeront leurs créations. À cela s’ajoute une vingtaine d’artistes étudiants qui y afficheront également leurs œuvres. 

L’exposition se tiendra jusqu’au 30 juin, au 128 Régnault, dans un local adjacent à la boutique La griffe santé. Une campagne de financement a eu lieu pour couvrir les frais de bases, avec la vente de carnets de dessin. Christine Blayner souhaitait ainsi pouvoir permettre à tous les artistes de pouvoir y participer sans défrayer de coût.