Une solution aux enjeux d’appels d’urgence pour crises cardiaques

La Fondation Jacques-de Champlain réitère qu'un meilleur accès aux défibrillateurs externes automatisés (DEA) permettrait d'augmenter de près de 50 % le nombre de survivants d'un arrêt cardiaque soudain. Photo Fondation Jacques-de Champlain
Il est temps que Québec impose une loi pour le déploiement obligatoire de défibrillateurs externes automatisés (DEA), réclame la Fondation Jacques-de Champlain. Alors que le gouvernement prévoit un plan de déploiement de 1 000 DEA, la Fondation situe les besoins à 40 000.
Le vérificateur général du Québec (VGQ) par intérim, Alain Fortin, a rendu public son rapport sur les services ambulanciers la semaine dernière. Ce rapport émet des conclusions sur les délais des premiers répondants ainsi que sur les délais aux urgences.
Il cite que près de 45 % des appels qui sont « très urgents » sont traités en plus de 10 minutes. En grande majorité, on parle d’arrêts cardiorespiratoires.
« Premièrement, nous ne sommes pas surpris », réagit le président fondateur de la Fondation Jacques-de Champlain, Dr François de Champlain. « Le Québec est un vaste territoire et ce n’est pas surprenant de voir que, dès qu’on s’éloigne des grands centres, les délais d’arrivée des ambulances augmentent de façon vertigineuse. »
« La reine des urgences, c’est l’arrêt cardiaque. Pour nous, il n’y a pas un appel plus urgent que ça. En fait, celui où les secondes comptent, c’est l’arrêt cardiaque », ajoute-t-il.
Selon la Fondation Jacques-de Champlain, une des solutions passe par un meilleur accès à des défibrillateurs dans les lieux publics.
« Chaque minute qui passe, la survie diminue de 10 %. Le rapport nous dit que, peu importe où on se trouve au Québec, peu importe si on a les premiers répondants ou non, les délais d’arrivée de l’ambulance sont d’environ 8 minutes », relate Dr de Champlain.
Il se désole de voir des « survies d’un peu moins d’une personne sur 10 » qui va sortir en bon état de l’hôpital après un arrêt cardiaque. « Ce n’est pas un problème ponctuel. Tous les jours, il y a des gens qui n’ont pas accès à une défibrillation rapide et s’ils l’avaient, ils pourraient survivre. »
« Pourquoi le Québec ne s’est-il pas déjà doté d’une loi sur l’accès public aux défibrillateurs externes automatisés ? Ces DEA devraient être obligatoires dans un bon nombre d’endroits publics, qui seraient rattachés au règlement couvert par la loi », lance-t-il.
La Fondation déplore que depuis plus d’un an, le ministre de la Santé choisisse d’accorder tout son temps à une réforme administrative. Elle réitère qu’un meilleur accès aux DEA permettrait d’augmenter de près de 50 % le nombre de survivants d’un arrêt cardiaque soudain.
Avec une loi, Dr François de Champlain précise qu’un crédit d’impôt pourrait être instauré pour les petites entreprises qui se doteraient d’un DEA.
40 000 défibrillateurs
Le projet du gouvernement du Québec de subventionner 1 000 DEA dans la province a été annoncé en 2022.
De ce chiffre, 100 premiers DEA ont été déployés au départ, avant d’être mis sur pause. Maintenant, 450 DEA seront distribués dès juillet et 450 viendront en 2026.
« C’est une bonne nouvelle, dit Dr de Champlain. Nous sommes un partenaire de ce déploiement. On recueille sur notre site depuis un bon moment les demandes de gens qui nous suggèrent des emplacements pour des DEA. On en a reçu plus de 300. »
Actuellement, la Fondation Jacques-de Champlain possède un registre volontaire. Elle souhaiterait l’enregistrement obligatoire de ces appareils.
« Ce qu’on a bâti, il y a 10 ans, c’est un registre volontaire. On approche bientôt les 10 000 DEA », explique le fondateur. « On est vraiment loin du compte si on veut pouvoir permettre une défibrillation avant l’arrivée des premiers secours, surtout dans les premières minutes », poursuit-il.
Un travail minutieux a été fait par la Fondation, à l’aide d’une firme, pour comprendre les besoins au Québec.
« On a regardé une situation minimale, une situation souhaitable et une situation optimale. La réponse souhaitable serait d’avoir 40 000 DEA. La réponse optimale tournerait autour des 80 000 défibrillateurs », divulgue Dr de Champlain.
Sur la Côte-Nord, on parle de 164 DEA pour une superficie de 236 665 km2.
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